Le président de la Fédération Hospitalière pour un confinement "plus dur si les chiffres ne s'améliorent pas"
"La bataille, c'est celle du virus", pas de rouvrir les petits commerces. Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France, est catégorique : le confinement est le seul moyen de faire baisser la pression dans les hôpitaux, quitte à le renforcer si besoin.
De plus en plus d'opérations déprogrammées, les urgences de l'Hôtel-Dieu à l'arrêt temporairement, pour avoir des lits pour les patients Covid. C'est le combat des soignants aujourd'hui en région parisienne face à l'afflux de malades. Près de 4.000 patients Covid en réanimation en France, la barre des 1.000 franchie en Ile-de-France, qui compte 1.200 lits en temps normal. La deuxième vague est "plus inquiétante parce que différente par rapport au printemps dernier", indique Frédéric Valletoux, maire (Agir) de Fontainebleau et président de la Fédération Hospitalière de France, invité de France Bleu Paris ce mercredi.
Ce qui différencie cette deuxième vague de la première, c'est "la pression hospitalière" qui risque d'être "plus forte sur chaque hôpital", puisque pratiquement tous les départements sont touchés cette fois. Ce qui veut dire aussi moins de "renforts de personnel" possible comparé au printemps dernier.
Des choix douloureux
Une "situation hors norme, des scénarios jamais connus dans notre pays", et des soignants aujourd’hui obligés de faire des "choix douloureux" entre les patients à soigner, ceux à déprogrammer. "Ça renvoie à des débats éthiques compliqués". Les médecins attendent d'ailleurs "un avis du comité d'éthique dans quelques jours pour avoir des repères sur le sujet".
Mais il faut être "lucide", prévient Frédéric Valletoux, les déprogrammations, "c'est aussi une perte de chances pour certains patients". "On a vu à l'été des patients revenir dans les hôpitaux, avec des situations personnelles aggravées".
La bataille, c'est celle du virus - Frédéric Valletoux
Quant aux patients contaminés par le coronavirus et hospitalisés en soins critiques, ils ne sont pas tous "vieux". "Il faut se sortir l'idée que ça ne concerne que les plus de 80 ans. L'âge moyen, c'est 60 ans, ça veut dire qu'il y a des gens beaucoup plus jeunes aujourd'hui touchés qu'au printemps".
Alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour demander un confinement plus dur, Frédéric Valletoux assume en faire partie "si les chiffres ne s'améliorent pas". "Je sais bien les tensions économiques et sociales, mais la bataille, c'est celle du virus, sinon on est parti pour des mois", insiste le président de la Fédération Hospitalière de France. Et aux élus qui bataillent pour la réouverture des commerces de quartier, il dénonce un comportement "irresponsable" et de la "démagogie". "Je le redis, la seule bataille qui doit nous mobiliser, c'est la bataille contre le virus."