Les maisons de naissance de Grenoble et de Bourgoin-Jallieu vont pouvoir continuer d'exister
Le dispositif était en phase d'expérimentation depuis plusieurs années, le gouvernement annonce ce mardi le pérenniser. Les sages-femmes concernées s'en réjouissent, tout en espérant désormais que le modèle se déploie ailleurs sur le territoire.

"Une très bonne nouvelle, un signal très positif pour les femmes" voilà comment réagit Aurélie Knaps, sage-femme au sein de la maison de naissance de Bourgoin-Jallieu, après l'annonce faite ce matin auprès du sénateur isérois Didier Rambaud par la secrétaire d'Etat auprès du ministère de la santé. Christelle Dubos indiquant que ces structures seront pérennisées.
Il en existe huit en France dont deux en Isère. L'une, ouverte en 2016 à Bourgoin-Jallieu, l'autre à Grenoble en 2018. Ces maisons de naissance permettent aux femmes qui le souhaitent (si leur sécurité n'est pas en cause) d'accoucher de la manière la plus naturelle possible, sans médicalisation, dans un environnement qui rappelle la maison. Des femmes au grossesse sans complication donc qui sont encadrées bien entendu par des sages femmes.
Toutes les femmes devraient avoir le droit d'accoucher selon leur choix
Le dispositif devait être "testé" jusqu'à novembre 2020. Il est officiellement pérennisé dès ce début d'année. Mais pour Aurélie Knaps, il reste de nombreux points à éclaircir sur la forme, les liens avec les hôpitaux, le mode de financement. Mais surtout elle regrette qu'il ne soit question que de pérenniser ce qui existe et non pas de développer le modèle ailleurs en France. "Toutes les femmes doivent avoir le droit d'accoucher selon leur choix, ça ne devrait pas dépendre du territoire sur lequel elles habitent". En Allemagne, il existe plus d'une centaine de maisons de naissance.
Ce n'est pas un effet de mode
À Bourgoin-Jallieu, la demande ne cesse de croître, par conséquent le nombre de refus faute de places également. En 2016, 32 accouchements y ont été effectués; 52 accouchements en 2017, 66 en 2018 pour atteindre le chiffre record de 87 accouchements l'an dernier. "Cela répond à une demande qui ne cesse de croître, une volonté de prise en compte des choix des personnes dans la prise en charge médicale en général, poursuit Aurélie Knaps, "donc non on ne peut pas dire que ce soit un effet de mode."
A Bourgoin-Jallieu, la maison de naissance se trouve au rez-de-chaussée de l'hôpital Pierre-Oudot, pour pouvoir accéder rapidement à un bloc de la maternité en cas de souci. Etre à proximité immédiate d'un établissement médical est une obligation de l'Agence régionale de santé.
Pour ce type d'accouchement, il existe un dépassement d'honoraires de 500 euros (prix à Bourgoin-Jallieu) pris en charge en partie par certaines mutuelles.