Les psychologues berrichons partagés sur la proposition du remboursement de quatre séances
Il y a quelques jours, la Fédération française de l'assurance a annoncé le remboursement de quatre consultations chez des psychologues. Si les professionnels de la discipline reconnaissent un intérêt à la mesure, ils s'inquiétent de l'évolution que cela implique dans la thérapie.
Installée depuis deux ans au Blanc, Elsa Larbalette le constate : "il y a davantage d'angoisses qui se sont révélées avec la crise sanitaire et le confinement". Le besoin existant manifestement, la psychologue admet que la proposition de la fédération française de l'assurance peut donc être utile à certains patients, ceux qui n'osent peut être pas pousser la porte du cabinet ou ceux qui sont freinés par le prix de la thérapie. "Cela peut être un bon préambule, une façon d'abord peut voir ce que l'on peut faire dans un cabinet de psychologues, de découvrir la spécialité. Mais quatre séances, c'est insuffisant. Ce ne peut être qu'un début".
Même consta pour Catherine Raducanou, psychologue à Châteauroux : "Cela peut permettre de "mettre le pied à l'étrier" en quelque sorte. C'est un préambule avant un travail plus long".
Le coût comme partie intégrante de la thérapie
Mais toutes deux émettent plusieurs réserves. D'abord la question de la prescription médicale. En effet, pour bénéficier de ces quatre séances remboursés, il faut se présenter chez le psychologue avec une ordonnance. "Faire une thérapie doit être une liberté. Cela ne dépend pas du cadre médical. Or, l'ordonnance limite cette liberté et nous place comme profession paramédicale, ce que nous refusons d'être" affirme Elsa Larbalette.
Autre difficulté, la prise en charge intégrale de ces séances prescrites. "En thérapie, il est important que le sujet soit véritablement acteur, qu'il gagne son autonomie. Et donc qu'il fasse l'effort financier de payer la séance" insiste Catherine Raducanou. En effet, le patient ne doit pas "s'installer" dans sa thérapie et donc "mettre tous les moyens en oeuvre" pour s'en sortir, ce qui implique une légère pression financière.
Le projet prévoit le remboursement de quatre séances, à hauteur de 60 euros par séance, sur prescription médicale.