Les soignants de l'ADAPEI 79 posent nus pour dénoncer les injustices du Ségur de la Santé
Ils s'estiment être "les oubliés du Ségur de la Santé". Contrairement aux soignants des hôpitaux, les agents de l'ADAPEI 79 ne bénéficient pas de la revalorisation mensuelle de 183 euros. Ils s'estiment "dépoilés" et le symbolisent en posant nus.
Une vingtaine d'agents de l'ADAPEI 79 (Association départementale de parents et d'amis des personnes handicapées mentales) ont posé nus pour dénoncer une injustice dans le versement de la hausse de salaire décidée au Ségur de la Santé l'été dernier. Cette revalorisation mensuelle de 183 euros ne concerne en effet que les soignants travaillant dans les hôpitaux publics où dans des établissements affiliés. Pourtant, ils estiment eux aussi être en première ligne, en travaillant tous les jours avec des personnes atteintes de handicaps parfois très lourds.
Le Ségur nous met à poil, nous sommes plumés.
"Je me sens un peu démunie, un peu dépouillée, confie Jenny Cufer, à l'origine du mouvement de l'ADAPEI des Deux-Sèvres, le fait de se mettre à poil, ça interpelle. Le Ségur nous met à poil, nous sommes plumés". Elle espère que cette initiative remontera jusqu'aux yeux du gouvernement pour qu'il rectifie la distinction faite entre soignants du milieu hospitalier et soignants du privé.
Aujourd'hui, les salariés médico-sociaux du privés ne bénéficient pas de la revalorisation de salaire de 183 euros décidée l'été dernier. "Pourtant nous faisons les même métiers, nous avons les mêmes diplômes que d'autres collègues."
La peur d'une perte de vocation
"C'est un métier très dur", rappelle de son côté Nathalie Guérin. Elle est aide médico-psychologique dans un foyer pour personnes déficientes mentales au Tallud depuis 16 ans. "Il faut le vouloir, c'est un métier de conviction, mais c'est difficile de tenir avec un salaire de 1.400 euros par mois". Elle craint que cela décourage les jeunes diplômés de venir dans leurs structures, "nous avons déjà beaucoup de mal à trouver des remplaçants".
Les salariés de l'ADAPEI 79 ont reçu le soutient du sénateur des Deux-Sèvres Philippe Mouiller. Ils ont aussi envoyé un courrier à Olivier Véran, Jean Castex et Emmanuel Macron et sont toujours dans l'attente d'une réponse.