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Mieux comprendre l'obésité : l'INRA de Dijon étudie les réactions du cerveau face aux aliments
La science pose un œil nouveau sur le surpoids et ses causes. Des chercheuses de l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) à Dijon se penchent sur nos réactions cognitives à la vue des aliments ou au goût. Des centaines de personnes volontaires sont attendues pour boucler ces tests.

Parfois vous craquez pour un burger ou un gâteau, plutôt qu'une pomme, sans même savoir pourquoi ? Eh bien peut-être qu'inconsciemment, votre cerveau prend des décisions plus fortes que vous. Peut-être même que nous ne sommes pas tous égaux face à cela ! À Dijon en ce moment, l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) enquête : des chercheuses rencontrent des centaines de volontaires pour savoir si notre cerveau réagit différemment face aux aliments, en fonction de notre corpulence.
Le projet "Impliceat" est mené au Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation à l'INRA. Il vise à mieux comprendre les fonctionnements cognitifs des personnes obèses pour mieux lutter. Retrouvez ci-dessous le témoignage de Cécile, jeune maman en surpoids.
Trois tests pour comprendre nos réactions cognitives face aux aliments
"On vit dans un environnement obésogène, il y a pleins de stimulations dans l'environnement : des images, odeurs, publicités et messages qui sont très tentants. Cela pousse n'importe qui à aller vers tel ou tel aliment," explique Stéphanie Chambaron, docteur en psychologie à l'INRA à Dijon et responsable de ce projet.
"Si on arrive à comprendre justement pourquoi on va, ou l'on ne va pas vers tel ou tel aliment, cela peut être un élément supplémentaire pour aider dans cette lutte contre l'obésité," ajoute la chercheuse.
Il y a trois tests : l'un sur les réactions cérébrales à la vue des aliments, l'autre en goûtant des liquides, ainsi qu'un test de détection visuelle. Les réactions du cerveau sont décryptées grâce à un casque encéphalogramme placé sur la tête : à la vue des aliments il se passe beaucoup de choses sur la peau du crâne, les nerfs réagissent de manière plus ou moins rapide, par exemple.
Stéphanie Chambaron travaille avec des doctorants et stagiaires, ainsi qu'avec une chercheuse en neurosciences et Marie Claude Brindisi, médecin endocrinologue au CHU de Dijon. L'équipe recherche donc environ 300 participants de toutes corpulences.
Vous pouvez participer si vous avez entre 18 et 65 ans, homme ou femme. En revanche, il ne faut pas être gaucher, ni enceinte, ni souffrir de diabète, ne pas porter un pacemaker, et ne jamais avoir fait de chirurgie bariatrique. L'objectif serait que tous les tests soient finis d'ici octobre. En contrepartie vous recevrez dix euros de chèque cadeau par heure de participation.
"C'est plausible, on est tous différents" : témoignage de Cécile, femme en surpoids
La chercheuse ne pense pas tout résoudre avec ce projet mais au moins contribuer à la connaissance de l'obésité qui est une "pathologie multifactorielle : génétiques, endocrinologiques en environnementaux. C'est un critère en plus qui doit être pris en considération. Le fait de s'intéresser aux facteurs cognitifs est quelque chose de novateur, c'est quelque chose qui n'a jamais été prouvé et testé."
"C'est décomplexant de se dire que ce n'est peut-être pas que notre faute" - Cécile, une femme en surpoids
Cécile est une jeune maman, il y a deux ans elle pesait presque 100 kilos et avait des soucis de santé : varice, diabète pendant la grossesse et surtout inconfort. Alors elle voit régulièrement un diététicien et a pu descendre au stade de surpoids, mais elle garde toujours un lien particulier avec le sucre : c'est un peu son aliment "doudou", un réconfort qui la ramène en enfance, sur lequel elle craque dès qu'elle a un moment de faiblesse.
Quand on lui parle de cette étude, la jeune-femme est plutôt positive. "Que des gens aillent chercher ce qui se passe derrière les bourrelets, c'est déjà un exploit de la médecine," car elle a souvent fait face à l'incompréhension du corps médical face à ses pulsions.
"Je comprends tout à fait l'intérêt de cette étude, c'est plausible on est tous différents, ajoute-t-elle. On a découvert que les personnes dépressives avaient des endroits du cerveau qui se mettaient en veille. Donc oui je pense que les personnes en surpoids, du moins certaines, peuvent déclencher des parties de leur cerveau plus actives que d'autres."
La tentation est partout autour de Cécile : des gâteaux au travail, des publicités à la télévision, elle n'arrive pas à résister. "C'est décomplexant de se dire que ce n'est peut-être pas que notre faute." Elle est ravie que des chercheurs se demande si cela peut être plus complexe qu'un manque de volonté, "a_près cela ne peut pas tout régler, les gens ont aussi leur vécu, c'est un tout : génétique, physique, émotionnel." _
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