Nouvel An : génération Sam, ces jeunes qui choisissent entre boire et conduire
"Sam, celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas", le slogan est connu et pourtant moins d'un Français sur deux a prévu une solution pour rentrer après la soirée du Nouvel An selon une étude. Les jeunes, "biberonnés" à la prévention routière, font partie des bons élèves.

On l'appelle Bob en Belgique, Raoul au Luxembourg et en France son petit nom, c'est Sam. Un ami sympa qui va fêter le Nouvel An sans champagne pour reconduire en toute sécurité ses amis à la maison. Ce concept, instauré en 2005 en France par la Sécurité routière, a mis du temps à s'installer... Mais aujourd'hui, les 15-24 ans s'en emparent : près de neuf jeunes sur dix le connaissent et presque autant ont déjà pris sa place pour assurer le retour d’une fête ou d’une soirée (selon l'étude TNS de 2015). "En soirée, je préfère que ce soit moi Sam, raconte Lilian, 21 ans. Je sais que je vais respecter ma promesse et contrairement à certains potes, je peux m'amuser sans alcool".
Il a fallu 15 ans pour que Sam se fasse une place en France. "A mon époque, on ne pensait pas à cette solution, on dormait sur place par exemple", se souvient Anne. Sa petite-fille, Morgane, a déjà rencontré des Sam plusieurs fois. "Il faut être organisé, déterminer à l'avance qui conduira. Je dois encore me battre avec certains amis qui veulent rentrer chez eux en voiture alors qu'ils ont trop bu... Mais je pense que notre génération a conscience des risques". Sa grand-mère acquiesce, les campagnes de prévention routière étaient bien plus rares quand elle avait 20 ans.
Pour Elisabeth Coupier, directrice d'Assajir, une association marseillaise qui lutte contre l'insécurité routière, le défi était de rendre Sam "cool" auprès des jeunes. "Ils ont compris que Sam n'était pas le nunuche de la soirée, qui est tenu à l'écart, mais l'ange-gardien du groupe !" En revanche, chez les plus âgés, les capitaines de soirée sont moins répandus :
Les explications d'Elisabeth Coupier, directrice de l'association Assajir.
La mortalité routière en baisse chez les jeunes
"En matière de mortalité des jeunes, la prévention routière est le domaine dans lequel les politiques ont été le plus efficaces, détaille Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. Les jeunes se sont approprié le réflexe du capitaine de soirée, le mot "Sam" fait partie de leur langage commun".
Si les jeunes restent sur-représentés dans les statistiques de mortalité routière, le nombre d'accidents mortels diminue. Entre 2017 et 2018, la mortalité routière des 18-24 ans a baissé de 10% en France.