Plan hôpital : le personnel hospitalier savoyard et haut-savoyard excédé après les annonces
En Pays de Savoie, les mesures annoncées ce mercredi par le gouvernement pour répondre à la mobilisation des personnels hospitaliers ne convainquent pas.
Chambéry, France
La fièvre ne retombe pas dans les hôpitaux malgré le plan d'urgence annoncée mercredi par le Premier ministre. Après plusieurs mois de grève, ce plan ne devrait pas avoir l’effet d’apaisement escompté.
Le gouvernement compte d'abord débloquer 400 millions d'euros dans les prochains jours. On est loin du compte pour Audrey, du syndicat Force Ouvrière : "C’est un petit rien. Si on prend par rapport au nombre d’hôpitaux en France, ce n’est pas suffisant. Il nous faudrait au moins quatre milliards d’euros pour arriver à faire quelque chose."
Ces millions, ce sont des miettes ajoute Bastien, il est infirmier aux urgences à Chambéry : "On attendait des réponses fortes et immédiates en terme budgétaire mais aussi en terme de salaire et de reconnaissance des soignants. On se rend compte qu’il n’y a pas grand-chose." Caroline, des urgences d'Annecy, complète : "Ce n'est pas suffisant pour sauver l'existant. Il y a déjà trop service en souffrance. Et puis il n'y aucune annonce sur la problématique des lits. C'est le nerf de la guerre."
Les soignants rencontrés sont unanimes, les montants annoncés sont décevants selon eux. Même la reprise d'une partie de la dette des hôpitaux ne convainc pas. D'autant qu'à Chambéry et Annecy, selon les syndicats, les finances sont saines. Ces deux hôpitaux ne seront donc pas concernés, ou très peu.
Une prime qui divise
Les soignants ont aussi en travers de la gorge une prime attribuée aux infirmiers et aides-soignants d'Île-de-France, gagnant moins de 1 900 euros par mois. Une prime de 800 euros, censée compenser le coût de la vie à Paris. De la poudre aux yeux affirme Audrey : "Si vous ramenez cette somme en mensuel, cela fait 66 euros par mois. C’est évident que les franciliens ne pourront pas mieux se loger avec ça."
A ECOUTER - Angélique, de la CGT de l’hôpital d'Annecy : "Ils cherchent à diviser le mouvement".
A Annecy, les infirmiers réclament depuis plusieurs années déjà une prime pareille.
Car la vie est tout aussi chère en Haute-Savoie qu'à Paris assure Caroline, elle travaille depuis 8 ans aux urgences d'Annecy : "_Ça clive complètement Paris et Province_. Il n’y a pas qu’à Paris que l’on a des difficultés avec un salaire d’une employée du paramédical."
C'est le cas aussi à Chambéry précise Fabrice, il est aide-soignant, et encarté à la CGT : "_On constate beaucoup que chez les jeunes infirmiers qui débutent à 1400 euros, ils habitent soit chez leur parents, ou sinon en colocation_. Seul à Chambéry, avec ce salaire, c’est très compliqué." Après l'annonce de cette prime, deux députés haut-savoyard réclament au gouvernement que cette mesure soit également mise en place dans leur département.