Coronavirus : pourquoi le taux d'incidence dans le Gers a doublé en une semaine
Le Gers fait partie depuis le début de l'année des bons élèves avec des taux d'incidence inférieurs à 100 cas de Covid-19 pour 100.000 habitants. Mais le département n'est pas épargné par la dégradation sanitaire soudaine. Le nombre de cas positifs a doublé en une semaine. Explications.
Avec un taux d'incidence de 160 cas pour 100.000 habitants, le Gers reste parmi les sept départements de la métropole les moins touchés par l'épidémie de Covid-19. Mais déjà, le Lot lui pique la vedette en Occitanie avec le taux régional le plus bas (135 cas pour 100.000). Et tendance brutale surprenante : si tous les territoires connaissent une propagation du coronavirus importante ces derniers jours, le Gers a vu doubler ses chiffres en une semaine : son taux est passé de 86 à 160 cas entre le 20 et le 27 mars. Presque 90% d'augmentation pendant que la Haute-Garonne voyait ses chiffres augmenter de 34%, et le Tarn de 41%.
Les 20-45 ans les plus touchés
Si il y a eu clairement dans le Gers un certain nombre de cas dans les écoles et les structures de garde pour enfants, on ne peut pas imputer cette explosion spectaculaire aux seuls enfants (0-10 ans) dont le taux d'incidence est légèrement supérieur à la moyenne départementale (187 cas pour 100.000 habitants). En réalité ce sont les 30-45 ans (246) et les 20-30 ans (237) qui tirent le Gers vers le bas.
"Un probable relâchement dans le respect des gestes barrières, commente Jean-Michel Blay, délégué départemental de l'ARS et maire de Pavie. Mais il faut aussi voir ces chiffres à la loupe. L'est et le centre du département sont plus touchés, ce sont les zones urbaines et les territoires qui collent avec le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne et où il y a beaucoup de déplacements domicile-travail entre les deux".
La Lomagne, proche du Tarn-et-Garonne, fait exploser les compteurs
La communauté de communes de la Lomagne gersoise, qui s'articule autour de Fleurance et Lectoure, connait en effet une progression du Covid-19 effarante avec des taux supérieurs même à la métropole toulousaine. Dans cette intercommunalité-là, au nord-est du Gers, le taux d'incidence est de 364 cas pour 100.000 habitants. Elle devance la Gascogne toulousaine (L'Isle-Jourdain, Gimont) et ses 211 cas pour 100.000 habitants. Le Grand Auch (200 pour 100.000) et la ville de Vic-Fezensac (215) sont aussi des territoires surveillés de près.
Si la situation dans le Gers ne fait plaisir à personne, elle ne préoccupe pas outre mesure les autorités sanitaires car la pression hospitalière y est encore bien maîtrisée : 33 personnes sont à ce jour hospitalisées dans le Gers à cause du Covid-19, contre 45 personnes lors du pic de la première vague. Quatre malades se trouvent en réanimation, dont une personne transférée de la région niçoise récemment.