Premier cas de coronavirus Covid-19 à Montpellier : "les risques de contagion sont limités" selon l'ARS
L'état du patient atteint du Coronavirus et hospitalisé au CHU de Montpellier est en voie d'amélioration selon l'Agence régionale de santé. Sa compagne et leurs deux enfants en bas âge ont été pris en charge également.
"Ce n'est pas une épidémie, ni en France ni en Occitanie. C'est un cas isolé". L'agence régionale de santé se veut rassurante après la détection jeudi 27 février d'un premier malade du coronavirus Covid-19 à Montpellier. Cet homme de 31 ans est hospitalisé au CHU dans le service des maladies infectieuses. Depuis, sa compagne et leurs deux enfants en bas âge ont été admis à leur tour, dans une aile du service pédiatrie. Deux des trois présentent des symptômes et l'on attend les résultats des tests ce vendredi en fin de journée.
Un service du CHU dédié au coronavirus
Le CHU a revu l'organisation du service des maladies infectieuses explique son directeur Thomas Le Ludec. "Le patient est à l'isolement dans le service. _Tout est hermétique_. Les professionnels ont tous les équipements de protection nécessaires pour la prise en charge de ce patient. Nous nous sommes organisés pour qu'il n'y ait plus d'admission autre que du coronavirus dans ce service. Les lits seront libérés au fur et à mesure du départ des patients aujourd'hui pris en charge. Le papa, la maman et les enfants peuvent communiquer entre eux à partir d'IPads".
"Le patient est à l'isolement dans le service des maladies infectieuses". Thomas Le Ludec, directeur du CHU
"Très peu de cas contacts"
Le patient s'est lui même signalé en appelant le 15 car il présentait des symptômes grippaux à son retour de Lombardie en Italie, classée zone à risque. "Il se trouve que cette personne a parfaitement bien appliqué les recommandations. Il a eu très très peu de cas contacts, donc nous sommes relativement rassurés, indique Pierre Ricordeau le directeur de l'ARS.
Mais l'enquête se poursuit. "C'est une enquête épidémiologie comme on en fait pour les cas de rougeole ou de méningite. Nous avons des questionnaires qui permettent d'identifier la situation et les personnes avec qui il a été en contact. Puis après, de prendre contact avec ces personnes pour vérifier leur état de santé."
"Cette personne a parfaitement bien appliqué les recommandations". Pierre Ricordeau, directeur de l'ARS Occitanie
Les enfants n'étaient pas scolarisés
Pour autant l'ARS refuse de communiquer le nombre exact de ces "cas contacts".
On sait par ailleurs que ce patient est rentré d'Italie en avion. L'agence assure qu'il ne présentait pas de symptômes du virus à ce moment là, mais seule l'enquête épidémiologique pourra confirmer qu'il n'y a pas eu de contamination.
Un élément rassurant : aucun des enfants n'était scolarisé. De quoi limiter les risques de contagion.
Cellule de crise au CHU
Avec l'arrivée de ce premier cas, le CHU a déclenché une cellule de crise et publie un bulletin quotidien destiné aux personnels pour les tenir informés du niveau d'alerte et des bons gestes à tenir. "Il faut être à l'écoute des personnels parce que eux même peuvent se poser des questions" explique Thomas Le Ludec, directeur du CHU. La direction a réuni ce vendredi matin un CHSCT puis l'ensemble de l'encadrement médical et paramédical.
"Il y a une conduite à tenir, notamment ne pas céder à la panique, ajoute-t-il. Par exemple ne pas surconsommer des masques FFP2 qui doivent être ciblés là où il y des besoins. Nous avons du stock mais il ne faut pas le surconsommer parce que si nous passions à la phase épidémique, le niveau de consommation serait nettement supérieur. Il faudrait avoir les moyens adaptés."
Une bonne organisation que confirment les représentants syndicaux que nous avons contactés. Ils disent avoir eu toutes les réponses à leurs interrogations ou doutes quant à la gestion de la crise.
"Il faut être à l'écoute des personnels", Thomas Le Ludec, directeur du CHU
Au point de 8h30 ce vendredi matin, le Samu 34 avait reçu 529 appels signalant des retours de zones à risque, dont 137 ont été diagnostiqués cas possibles. Finalement 83 ont donné lieu à des tests, dont un seul s'est avéré positif : celui de ce Montpelliérain de 31 ans.