Protocole sanitaire : le bras de fer entre le rectorat et les enseignants du collège Jean Giono à Nice
Des enseignants et personnel administratif du collège Giono à Nice sont vent debout contre le rectorat, qui refuse de mettre en place un enseignement hybride (avec une alternance entre cours en présentiel et à distance). Seul moyen, selon eux, pour faire respecter la distance physique.
Le protocole sanitaire est-il applicable au collège Jean Giono à Nice (Alpes-Maritimes) ? Le rectorat répond par l'affirmative mais les enseignants, les surveillants et le personnel administratif de l'établissement, assurent au contraire qu'il n'est pas adapté à leurs locaux. Plusieurs ont décidé de faire valoir leur droit de de retrait ce lundi 23 novembre, afin de dénoncer "un fonctionnement dangereux".
"Au collège nous avons 380 demi-pensionnaires pour une cantine qui fait 240 m²."
"Notre établissement a la particularité d’être extrêmement exigu : 680 élèves pour une cour de 700 m², couloirs étroits, cantine étroite, petites salles de classe : le protocole sanitaire, tel qu’il nous est imposé, y est donc inapplicable", écrivent-ils dans une lettre ouverte. "Au collège nous avons 380 demi-pensionnaires pour une cantine qui fait 240 m²", ajoute Christophe Chabot, professeur de SVT.
Sa collègue Solène Loopuyt, qui travaille à la vie scolaire se souvient bien de la semaine de la rentrée de la Toussaint : "les élèves sans surveillance pendant les intercours. Il y a bien cinq à six minutes sans adulte, le temps que les enseignants changent de classe".
Pour le maintien d'un enseignement hybride
Ainsi, depuis le 9 novembre, un nouveau fonctionnement a été mis en place au collège Giono. Les classes ont été dédoublées : un groupe d'élèves venait en classe le matin pendant que l'autre groupe assistait aux cours à distance, en visio sur internet. Puis, inversement l'après-midi (et avec un roulement hebdomadaire).
"Nous avons mis en place ce système hybride pendant quinze jours où nous étions plus sereins, plus en sécurité. La distanciation physique était possible", explique Christophe Chapot. Les enseignants soulignent, par ailleurs, qu'une médiatrice envoyée par le rectorat aurait validé cette nouvelle organisation.
Mais il y a eu un revirement de situation. "Du jour au lendemain, le rectorat nous a demandé de reprendre en classe entière. La raison ? Nous n'avons pas de cluster à Jean Giono, mais c'est parce que nous avons anticipé", s'agace Christophe Chabot.
Le rectorat de Nice assure que le protocole sanitaire est applicable dans cet établissement et insiste sur la nécessité des cours en présentiel, pour éviter les inégalités.