Des chercheurs veulent prouver que les femmes sont moins fatiguées que les hommes après un ultra-trail
Une étude unique en France est menée au laboratoire de la physiologie du sport de l'Université Jean-Monnet de Saint-Étienne. Les chercheurs veulent prouver que les femmes résistent, musculairement parlant, mieux que les hommes à l'ultra-endurance alors qu'elles sont minoritaires sur ces courses.

Comment se portent les hommes et les femmes après avoir couru un ultra-trail ? Les femmes, minoritaires sur ces courses, sont-elles plus fatiguées que les hommes après un tel effort? Les chercheurs du Laboratoire Interuniversitaire de Biologie de la Motricité (LIBM) de l'Université Jean Monnet de Saint-Étienne mènent une étude unique en France, en vue de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc qui aura lieu fin août.
85 coureurs bénévoles
Les chercheurs du LIBM ont lancé un appel aux volontaires sur les réseaux sociaux. 85 coureurs avertis ont été sélectionnés partout en France pour réaliser des tests avant et après course. Leurs capacités maximales sont évaluées via des tests de force, de sprint sur vélo, de courses sur tapis roulants. Des simulations électriques des nerfs sont également réalisées dans le LIBM.
À l'issue de ces tests, les chercheurs seront capables de dire si la fatigue des coureurs est plutôt musculaire ou cérébrale. Les résultats seront comparés entre les hommes et les femmes. Résultats qui seront publiés fin 2020.
Les femmes moins fatiguées musculairement
Une première étude, menée en 2012, a prouvé que les femmes étaient moins fatiguées musculairement que les hommes après avoir couru 110 kilomètres à l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. "Nous avons été intrigués par ce premier résultat", explique Guillaume Millet, professeur de l'Université Jean Monnet, qui pilote cette étude. Le chercheur a donc voulu approfondir cette première étude: "On a voulu savoir si ce résultat était valable sur des épreuves encore plus extrêmes, sur la grande boucle de 170 kilomètres".
Malgré cet avantage, les femmes restent largement minoritaires sur ces courses d'ultra-endurance. Elles ne sont que 10% à participer à l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Les raisons sont sociologiques selon Guillaume Millet du LIBM: " Les femmes ont moins de temps pour s'entraîner et elles osent moins pour se lancer sur des épreuves extrêmes".
EXPLICATIONS I Guillaume Millet, professeur à l'Université Jean Monnet de Saint-Étienne
Les hommes malgré tout plus performants
Malgré cette meilleure résistance musculaire, les femmes restent moins performantes. Les raisons sont physiologiques explique le professeur Guillaume Millet: " Les hommes ont une meilleure capacité à transporter l'oxygène dans le sang. Les femmes ont aussi un peu plus de masse grasse, donc sont un peu plus lourdes et ça c'est évidemment pénalisant en course à pied".