Saint-Étienne : "Une patiente est restée 70 heures sur un brancard" après la fermeture de 28 lits aux urgences
Presque sept semaines après le début du mouvement de grève dans les services d'urgences des hôpitaux français, la grogne ne cesse pas à Saint-Étienne. Elle monte même : 28 lits sont fermés pour tout l'été, ce qui provoque de longues heures d'attente pour les patients.

En juin dernier, les personnels des urgences de plusieurs hôpitaux français ont entamé une grève, toujours active. Le service minimum est toujours assuré et la colère des agents ne diminue pas. Au contraire, à Saint-Étienne où la grogne continue de monter. Depuis le début du mois de juillet, 28 lits sont fermés temporairement dans deux services post-urgences. "Cela nous montre encore plus que notre mouvement au niveau national n'est pas écouté par le ministère", explique un agent du personnel stéphanois. "Pour l'instant, le CHU de Saint-Étienne n'est pas en capacité d'ouvrir ces services parce qu'il y a un manque de médecins. Cela aurait pu tomber à n'importe quelle période de l'année. Les médecins désertent maintenant les hôpitaux et cela entraîne des fermetures de services et Saint-Étienne ne déroge pas à la règle."
"Cela nous arrive régulièrement d'avoir des patients [...] qui restent allongés un ou deux jours sur un brancard" — Un infirmier anonyme
Sauf qu'en milieu de l'été et surtout en plein dans un épisode de canicule, la fermeture de ces lits provoque des embouteillages aux urgences. "On se retrouve en période d'été, en période de tension avec des périodes de canicule de plus en plus récurrentes et donc avec un nombre de patients fragiles qui se présente et qui nécessite parfois une hospitalisation", détaille cet agent. Avec la fermeture de ces 28 lits, la durée d'attente sur les brancards a été allongée. "Cela nous arrive très régulièrement d'avoir des patients âgés et vulnérables, qui restent allongés sur des brancards pendant un ou deux jours. Dernier exemple en date une personne qui est restée 70h sur un brancard la semaine dernière. Cela reste de l'exceptionnel mais ce sont des choses qu'il faut savoir".
En grève jusqu'à la fin du mois d'août
Pour l'agent stéphanois, cette fermeture montre une nouvelle fois que le services des urgences est encore en première ligne. "C'est dans ce service que les patients vont rester plusieurs heures, _sans moyens majorés par rapport à d'autres moments de l'année_. On rajoute du travail au personnel des urgences parce que des services ferment, mais on ne rajoute pas de moyens aux personnes pour compenser cette fermeture." Aucune date de réouverture des services n'est connue.
Le préavis de grève est reconduit jusqu'à la fin du mois d'août par les syndicats. Les actions doivent reprendre en septembre, avec notamment une assemblée générale à Paris.