Salmonelles : Lactalis déplore une erreur de la Direction Générale de la Santé
D'après un compte-rendu de la Direction Générale de la Santé, des salmonelles ont été retrouvées dans des produits fabriqués par la tour n°2 un mois avant le début de l'affaire du lait contaminé. Lactalis dément cette information et demande à la DGS de rectifier ce compte-rendu "erroné".

Est-ce un imbroglio entre l'État et le groupe Lactalis ou une mauvaise interprétation d'un document ? En tout cas, le groupe laitier mayennais dément ce vendredi la dernière information émanant d'un compte-rendu de la Direction Générale de la Santé. D'après ce document, que France Bleu Mayenne s'est procuré, deux types de salmonelles (salmonella mbandaka et salmonella agona) ont été retrouvés "dans des produits fabriqués par la tour n°2 lors d'autocontrôles environnementaux en novembre".
Phrase inexacte et fausse information selon Lactalis
Pour rappel : l'affaire du lait contaminé à la salmonelle dans l'usine de Craon démarre le 1er décembre 2017 avec une alerte de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP), sur des cas de salmonelloses suspects dans trois laits infantiles produits à Craon. La dernière phrase du compte-rendu (voir ci-dessous), amène à des mauvaises interprétations d'après Lactalis.
L'avocat du groupe Lactalis a donc demandé ce vendredi à la Direction Générale de la Santé de "rectifier le compte-rendu erroné de ses services". Un courrier vient d'être envoyé. Dans un communiqué, Lactalis parle de "phrase inexacte" et de "fausse information" relayées d'abord par l'Agence France Presse jeudi soir.
S’il y a bien eu des autocontrôles positifs dans l’environnement de la tour n°2, en aucun cas il y a eu mise en évidence de salmonelle "dans les produits fabriqués par la tour n°2" avant déclenchement de la crise début décembre." - Communiqué de Lactalis
12 millions d'euros de travaux
Mauvaise interprétation des services de l'État ou pas, depuis le début de l'affaire du lait contaminé, Lactalis a toujours affirmé que des bactéries avaient été retrouvées dans l'environnement de cette tour n°2 et pas dans des produits, comme semble l'indiquer le compte-rendu de la Direction Générale de la Santé.
Après l'arrêt total de l'usine de Craon le 8 janvier 2018, cette tour n°2 a repris partiellement son activité avec une phase de test en mai dernier. Depuis l'affaire des salmonelles, 12 millions d'euros de travaux ont été investis sur cette partie de l'usine. Sa jumelle, la tour n°1, a elle été démantelée.
Cet imbroglio entre les services de l'État et le groupe Lactalis sème le trouble et prouve le caractère tentaculaire de l'affaire. L'enquête judiciaire menée par le Pôle santé publique du parquet de Paris devra faire la lumière sur la tour n°2.