Effets indésirables du stérilet Mirena : le calvaire d'une Poitevine
La polémique autour du stérilet hormonal Mirena monte en France, et notamment dans le Poitou. Des milliers de femmes se plaignent d'effets indésirables liés à ce contraceptif : vertiges, maux de tête et même dépression ! Une poitevine témoigne.

Épanouie, maman de jumeaux, âgés de 4 ans, Delphine décide après leur naissance de se faire poser un stérilet. Pour son gynécologue, c'est de la routine. Il invite la jeune femme de 34 ans à revenir dans cinq ans, sans d'autre mise en garde. "Je n'ai pas eu de suivi. Rien !", réalise-t-elle. Au bout d'un mois, elle commence à se sentir mal.
J'avais de très fortes douleurs au niveau du dos, une grande fatigue, des vomissements répétés une fois par mois
Delphine se rend plusieurs fois chez son médecin traitant. Il lui trouve une gastro, puis lui donne de la crème contre les douleurs musculaires. Au bout de 8 mois, épuisée, elle décide de faire retirer son stérilet.
Elle fait le lien avec son stérilet
En mars 2017, Delphine relit la notice et y découvre la liste des effets secondaires : douleurs musculaires, douleurs dorsales, maux de tête, migraine, fatigue, nausées et vomissements dans les très très rares. Son intuition est confirmée.
"Je ne sais pas comment l'expliquer mais je sentais que quelque chose n'allait pas". Les effets sont quasi-immédiats : "Dès le lendemain je n'avais plus mal au dos", raconte-t-elle
Des milliers de femmes dans son cas
Intriguée, la maman poitevine décide de chercher sur internet d'autres témoignages de femmes. Elle tombe sur un groupe facebook des victimes du stérilet hormonal Mirena. 13 000 abonnées !
Elle décide alors d'écrire une lettre au CHU de Poitiers, qui lui répond quelques semaines plus tard.
Un signalement envoyé à l'ANSM
Dans cette lettre, l'hôpital reconnaît un possible lien entre les symptômes de Delphine et le stérilet Mirena, c'est une première en France.
"Quand j'ai reçu la lettre, je me suis dit que je n'étais pas folle"
Le centre régional de pharmacovigilance du CHU poitevin a décidé de faire un signalement auprès de l'ANSM, l'Agence nationale de sécurité du médicament. Toutefois, le Professeur Pierre, chef du service de gynécologie du CHU de Poitiers se veut rassurant.
"Tous les médicaments ont des effets secondaires et les symptômes rencontrés par les femmes porteuses de stérilet peuvent aussi se retrouver chez des femmes sans moyen de contraception".
Pour le Professeur Pierre "c'est l''effet des hormones".
Les femmes victimes, elles, ont décidé de monter une association afin d'obtenir une réévaluation des effets indésirables du stérilet Mirena. Pour sa part Delphine, maintenant sous pilule, souhaite seulement une prise de conscience du corps médical.