Sucres, sels, graisses, additifs cachés : 60 millions de consommateurs dénonce les "aliments qui empoisonnent"
jeudi 12 avril 2018 à 8:54 Par Germain Arrigoni, France Bleu
60 millions de consommateurs s'attaque dans un hors-série paraissant jeudi à l'industrie agroalimentaire en dénonçant "les aliments qui empoisonnent". La revue apprend au consommateur à débusquer, marque par marque, sucres, sels, graisses, additifs, nitrites et pesticides cachés.
Du chocolat en poudre qui contient plus de sucre que de cacao, aux additifs interdits dans les yaourts, la revue 60 millions de consommateurs - éditée par l'Institut national de la consommation, un établissement public dépendant du ministère en charge de la consommation - épingle plus de 100 produits de grande consommation.
Le sucre caché, ennemi n°1
L'accusé numéro un, le sucre, est souvent caché. Ainsi dans un flacon de ketchup Heinz de 700 g, on trouve huit tomates et 22 morceaux de sucre. Soit pour 20 g de sauce, autant de sucre que dans deux petit-beurre de la marque Lu. "80% du sel absorbé par les Français proviennent des aliments transformés. 70% des sucres sont ajoutés et cachés" indique la revue.
Selon elle, les grandes marques incorporent en quantité des additifs dans les yaourts aux fruits, alors que la réglementation française l'interdit. Dans leurs yaourts aux fruits (9 additifs dans le yaourt Carrefour aux fruits recette crémeuse, sept dans le Taillefine aux fraises, et 12 dans le panier de Yoplait nature sur fruits).
Risque de cancer ?
La lecture du dossier est anxiogène, mais elle vise aussi à donner des armes et des clés au consommateur en rapprochant chaque produit d'une série d'études internationales, dont celle publiée début 2018 dans le British Medical Journal, établissant un "lien sérieux" entre nourriture ultratransformée et risque de cancer. Mais au fait qu'est-ce qu'un aliment ultratransformé ?
Pour l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), qui juge le dossier de 60 millions de consommateurs "particulièrement violent", il n'existe "aucune définition officielle" de ce concept, souligne une porte-parole.
Pour la revue 60 millions en revanche, il a été défini en 2009 par le département nutrition de l'université de Sao Paulo au Brésil. Et recouvre des aliments "dont la particularité est d'être fabriqués avec très peu de matières premières brutes (fruits, lait, viande..) et beaucoup d'additifs ou d'ingrédients reconstitués dans le but de leurrer le goût du consommateur et d'obtenir un produit facile à utiliser".