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Une vingtaine de personnes se découvrent séropositives chaque année en Limousin, selon Entraid'Sida
Le nombre de nouveaux cas stagne en France comme en Limousin, déplore l'association. Le SIDA est désormais perçu comme une maladie chronique avec laquelle on peut vivre, ce qui freine la prévention.

Le SIDA continue à progresser, même si (ou parce que...) il n'est plus sous les feux de l'actualité. La journée mondiale de prévention, ce samedi 1er décembre, sera comme chaque année l'occasion de le rappeler. Sur France Bleu Limousin, Sylvain Rouilhac, chargé de mission à l'association Entr'aide Sida Limousin, répondait à 8h15 aux 3 questions de Jérôme Edant .
Où en la progression du VIH en Limousin ?
On est à une vingtaine de découvertes de séropositivité chaque année en Limousin. En France, on est aux alentours de 6.500 personnes par an qui se découvrent séropositives. C'est un chiffre qui stagne, et ça montre qu'il y a toujours un effort de prévention à faire.
Parce qu'il y a une certaine habitude de la maladie et des traitements ?
Alors, on peut se satisfaire des progrès de la médecine, qui facilitent la prise en charge des malades, mais également pour les personnes séronégatives, puisque ces progrès facilitent la prévention. On a entendu parler ces dernières années de la PrEP (prophylaxie pré-exposition) . L'effet pervers, c'est qu'on a tendance à moins se préoccuper des maladies sexuellement transmissibles dans leur ensemble, ce qui explique que ce chiffre ne diminue pas et qu'on a même une explosion depuis 3 ans des infections sexuellement transmissibles en France.
"Se découvrir séropositif aujourd'hui, ça n'est pas la même chose qu'il y a 20 ans !
Et qui se remarque en Limousin...
Comme un peu partout en France, mais c'est vrai qu'on découvert une augmentation significative des cas de syphilis.
Parce que ça ne fait plus peur ?
Ce serait hypocrite de dire que découvrir sa séropositivité aujourd'hui, c'est la même chose qu'il y a 20 ans ! Annoncer qu'on est séropositif, c'est annoncer qu'on va vivre avec la maladie, même si on va vivre un peu différemment. C'est devenu une pathologie chronique. Les gens s'informent moins et se protègent moins.
"Il faut aussi développer les points de distribution gratuits du préservatif
La ministre de la Santé a annoncé la gratuité pour une marque de préservatifs. Est-ce que c'est un bon acte de prévention ?
C'est une mesure intéressante, mais pas suffisante. D'abord, on ne rembourse qu'une seule marque, et c'est un peu gênant d'un point de vue éthique, puisqu'on conventionne avec un seul laboratoire. Si on veut aller au bout de la démarche, il faut rembourser tous les préservatifs, pour permettre aux personnes de choisir. Maintenant, c'est une mesure qu'on demande depuis longtemps. Ce qu'on souhaite aussi, c'est la multiplication des points de distribution gratuite.
Parce que c'est encore un peu compliqué...
Oui, c'est une démarche : il faut aller voir son médecin pour avoir une prescription. Et c'est remboursé à 60% par la sécurité sociale, mais le reste dépend de la complémentaire santé. Cela suppose aussi de parler de sa sexualité au médecin, ce avec quoi on n'est pas forcément très à l'aise.
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