Vitamine D chez les enfants : mise en garde contre un risque de surdosage avec les compléments alimentaires
Ce mercredi, l'Agence du médicament alerte contre le risque de surdosage de vitamine D lié aux compléments alimentaires donnés aux enfants. Elle recommande de privilégier les médicaments en gouttes.
Alors que des experts de la santé appelaient la semaine dernière à distribuer la vitamine D à grande échelle pour limiter les formes graves du coronavirus, l'Agence du médicament (ANSM) alerte ce mercredi contre un risque de surdosage de la molécule chez les enfants. Et plus particulièrement dans "l'administration de compléments alimentaires à base de vitamine D".
L'ANSM prévient dans un communiqué que des "cas de surdosage à la vitamine D ont récemment été rapportés chez des jeunes enfants suite à la prise de compléments alimentaires", parfois "nécessitant des hospitalisations chez des nourrissons auparavant en bonne santé". Ces enfants ont présenté une hypercalcémie (taux excessif de calcium dans le sang) qui peut avoir de graves conséquences, comme une atteinte rénale due au dépôt de calcium.
Les médicaments en gouttes recommandés
Afin de prévenir ce risque, l'autorité sanitaire demande "aux professionnels de santé et aux parents de privilégier les médicaments" Adrigyl, Deltius ou ZymaD "par rapport aux compléments alimentaires", de "contrôler les doses administrées" en vérifiant le nombre de gouttes avalées, et de "ne pas multiplier les produits contenant de la vitamine D".
En effet, les compléments alimentaires, parfois préférés en raison des conservateurs ou huiles essentielles que les médicaments peuvent contenir, peuvent présenter des dosages en vitamine D particulièrement élevés (jusqu'à 10.000 unités internationales - ou UI - par goutte) et le "niveau d'exigence" concernant leurs ingrédients et leur fabrication est moindre que pour des médicaments.
L'administration de la vitamine D est recommandée en France "dès les premiers jours de vie" et "pendant toute la phase de croissance et de minéralisation osseuse, c'est-à-dire jusqu'à 18 ans", afin de prévenir le rachitisme, rappelle l'ANSM.
Une mise à jour des recommandations nationales concernant les doses de vitamine D destinées aux enfants est actuellement en cours. Celles-ci s'aligneront sur les recommandations européennes, à savoir 400 UI par jour de 0 à 18 ans chez l'enfant en bonne santé sans facteur de risque, et 800 UI par jour de 0 à 18 ans chez l'enfant présentant un facteur de risque, ajoute l'agence sanitaire.