Avalanches : l'hiver 2021 est un des plus meurtriers, 39 morts en six mois sur l'ensemble des massifs
L'Association nationale pour l'étude le la neige et des avalanches (Anena), a dressé lundi un bilan provisoire des accidents d'avalanche 2020-2021. Premier enseignement : cet hiver a été l'un des plus meurtriers depuis 50 ans.
2021 est l'année la plus meurtrière depuis 2005 sur le front des avalanches à cause d'un hiver très long, marqué par une succession de beau temps et de précipitations. C'est le bilan provisoire dressé ce lundi par l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena). En moyenne, on compte près de 30 morts chaque année depuis cinquante ans dans des avalanches. En 2021, 39 personnes sont mortes sur l'ensemble des massifs hexagonaux depuis mi-décembre : 37 en ski de randonnée et deux en alpinisme. Il n'y a pas eu de victime en ski hors piste, du fait des remontées mécaniques et domaines skiables maintenus fermés durant la crise sanitaire de la Covid-19.
Les adeptes du ski hors piste et de la rando n'ont pas pu sortir et faire des traces" - Frédéric Jarry, Association nationale pour l'étude le la neige et des avalanches
Seize morts en Savoie, cinq en Haute-Savoie
Comme les autres hivers, proportionnellement au nombre de pratiquants, la Savoie a le plus lourd bilan : 37 accidents et 16 morts. La Haute-Savoie totalise 27 accidents et cinq morts. Ce bilan est dû principalement à une météo particulière en janvier et mai et un hiver très long selon Frédéric Jarry de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches.
"Plus on a un hiver qui va durer dans le temps, plus on va avoir des avalanches qui vont se produire en terme de fréquences. Cet hiver, on a eu particulièrement beaucoup de précipitations dans les départements nord-alpins. Et cette année aussi on a eu beaucoup de vent entre mi-décembre et mi-janvier. Enfin, on a eu un mois de mai très hivernal, on avait 23 décès à la fin avril, et le mois de mai nous a donné 16 décès, cela a été une bascule."
Frédéric Jarry de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches
Des effets liés à la crise sanitaire
Il y a bien eu des effets de la Covid et de la crise sanitaire sur cette accidentologie 2021 : le premier effet est apparu en début d'hiver quand après les premières neiges, les adeptes du ski hors piste et de la rando n'ont pas pu sortir et faire de traces, ce qui joue un rôle précieux explique Frédéric Jarry de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches. "Le traçage évite la création de couches fragiles et cela évite les plaques derrière, là on n'a pas vue ce traçage en début de saison. C'est vrai qu'au moins de janvier on a eu beaucoup de départs [de coulées de neiges] à distance avec des couches parce qu'il n'y avait pas de traçage du fait du confinement."
Avalanches : l'hiver 2021 est un des plus meurtriers, 39 morts en six mois sur l'ensemble des massifs
Ensuite, la conséquence la plus visible de la crise sanitaire, avec la fermeture des remontées mécaniques, c'est l'explosion du ski de randonnée et son corollaire d'accidents : sur 64 accidents en Savoie et Haute-Savoie cet hiver, 62 sont survenus en ski de rando, faisant 19 morts sur un total de 21, les deux autres étant des alpinistes. Enfin, dernier effet de ce report d'activités hivernales vers les espaces non-sécurisés de la montagne, le besoin et la demande croissante de formation aux risques d'avalanche. "On a eu à peu près une augmentation de 80% de stagiaires sur nos formations, on a formé un peu plus de 1500 personnes", explique Frédéric Jarry, de l'Anena.