75 ans après, le douloureux souvenir de la Retirada
Début 1939, un flot de 500.000 républicains espagnols arrivait en Roussillon, après la chute de Barcelone, tombée aux mains des troupes franquistes. À Argelès, où un camp de concentration a été sommairement construit pour les accueillir, un mémorial est inauguré ce vendredi.

Tout commence avec la chute de Barcelone, le 26 janvier 1939 . La capitale catalane tombe dans les mains des franquistes, et cette défaite des républicains annonce la fin de la guerre d'Espagne. Des soldats blessés et des familles entières commencent alors à partir vers le nord : vers Gérone, puis vers la frontière française.
Les Pyrénées-Orientales sont le seul point de passage, car les soldats franquistes sont déjà au Pays basque et en Aragon, sur tout le reste des Pyrénées. C'est donc un raz-de-marée humain qui déferle en quelques jours sur le Roussillon . Les historiens s'accordent aujourd'hui sur le nombre de 450.000 personnes, soit trois fois plus que la population des Pyrénées-Orientales à l'époque . Les Espagnols passent par le Perthus ou par les cols, Prats-de-Mollo ou la Cerdagne.
Mais côté français, rien n'est prévu pour les accueillir ; les autorités françaises n'ont rien vu venir . Des camps sont donc improvisés dans l'urgence sur les plages du département, exposés au vent et au sable, au creux de l'hiver. Au bout d'une semaine, celui d'Argelès-sur-Mer est surpeuplé, le gouvernement français fait donc ouvrir deux autres sites à Saint-Cyprien et au Barcarès. Des familles entières s'y entassent , avec des femmes enceintes, des blessés ou des soldats républicains du front espagnol. Le tout dans des conditions sanitaires déplorables . Puis, petit à petit, ces camps sont vidés, et les Espagnols dispersés dans le reste de la France, pour désengorger les Pyrénées-Orientales. Ce que beaucoup considéraient comme un exil provisoire deviendra définitif.
Antoine de la Fuente a transité par plusieurs camps avec sa famille
C'est d'ailleurs le cas d'Antoine de la Fuente, 84 ans. En janvier 1939, il a 9 ans, et habite Puigcerda, en Cerdagne, près de la frontière. Après la chute de Barcelone, tout se précipite, et sa famille prend le premier train direction la France. Elle atterrit à Latour-de-Carol avant d'être ballottée dans plusieurs camps : Saint-Cyprien, Argelès, Rivesaltes, et Bram, dans l'Aude. Antoine de la Fuente habite aujourd'hui au Soler près de Perpignan.
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