- Accueil
- Pays de la Loire
- Loire-Atlantique
- Infos
- Société
- 80e anniversaire des fusillés de Châteaubriant : "Ils se sont fait tuer pour nous, il ne faut jamais oublier"
80e anniversaire des fusillés de Châteaubriant : "Ils se sont fait tuer pour nous, il ne faut jamais oublier"
Mimi habite la petite maison qui surplombe la carrière des fusillés depuis près de 30 ans. A 75 ans, cette Castelbriantaise, même à la retraite, continue bénévolement de travailler pour le Musée de la Résistance sur le site de La Sablière. Gardienne des lieux et du souvenir.

"Ici, avant, c'était une ferme". Eliane Nunge, dit "Mimi", 75 ans, jeune arrière-grand-mère pleine d'énergie et de sourires, accueille volontiers dans sa petite maison à La Sablière, qui jouxte depuis 2001 le Musée de la Résistance . "Les paysans ont été enfermés chez eux par les SS pendant la fusillade. Madame Robert, que je connaissais bien, m'a raconté qu'après le passage des camions, le chemin que vous voyez est resté recouvert de sang pendant des jours et des jours".
27 prisonniers ont été fusillés par groupes de 9, il y a tout juste 80 ans . Le plus jeune avait 17 ans, il s'appelait Guy Môquet. Ils chantent la Marseillaise dans les camions qui les emmènent à la mort, ils refusent sur le poteau d'exécution d'avoir les yeux bandés ou les mains attachées. "Ils sont morts en héros. Et nous, si on chante, si on danse, si on est Français aujourd'hui, c'est grâce à eux. Ils se sont fait tuer pour nous, il ne faut jamais oublier".
Près de 20.000 visiteurs chaque année
Mimi raconte ce 22 octobre 1941 inlassablement depuis presque 30 ans aussi bien aux enfants des écoles qu'aux visiteurs venus de toute la France, ils sont 20.000 chaque année. Une mission, "un sacerdoce", dit-elle en riant. "Bien sûr, ce n'était pas évident au début de vivre ici. C'est chargé comme atmosphère. Et puis avec mon mari, on s'y est fait. De toutes façons, je baigne dedans depuis toute petite".
Mimi vient d'une famille communiste. Son père a été interné, comme Guy Môquet, au camp de Choisel pendant la guerre et sa mère est restée longtemps traumatisée par les chants des otages dans les camions. Recrutée par l'Amicale Châteaubriant-Vove-Rouillé-Aincourt en 1994 pour garder les lieux, Mimi va aussi s'occuper seule pendant 10 ans du Musée de la Résistance, créé en 2001.
Par une petite porte, elle accède au musée directement depuis son salon. Sur une planche en bois, les derniers mots de Guy Môquet gravés : "Les copains qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui vont mourir". Mimi lit la phrase comme si c'était la première fois : "Ça me donne toujours la chair de poule". Mimi vit avec l'ombre des otages jour et nuit : "Tous les soirs depuis 27 ans, je descends dans la carrière. Je passe devant chaque portrait. Je sais, c'est bizarre, mais à chaque fois, je suis émue." Gardienne et guide, Mimi est devenue porteuse d'Histoire, garante de la Mémoire.
Ma France : Mieux vivre
Après vous avoir interrogés sur les "économies d'énergie", nous avons choisi de nous intéresser à vous, via cette nouvelle consultation citoyenne, lancée avec Make.org . Que faites-vous ou que voudriez-vous faire pour améliorer la qualité de votre quotidien, de votre vie même ? Bien-être, activités physiques, alimentation, activités créatives, voyages, réorientation professionnelle, changement de vie, valeurs familiales, etc. : partagez avec les autres vos bonnes idées, actions et réflexions.