À Bordeaux, "les manifestations ont cassé l'ambiance", se désole le représentant des commerçants
Ce samedi de réouverture devait être un moment de soulagement pour les commerçants de Bordeaux, mais la fête a été gâchée, selon le président de la Ronde des quartiers, par les manifestations contre la loi de sécurité globale. Il demande à la préfecture d'interdire le centre-ville aux manifestants.
Le premier week-end shopping du reconfinement vient de s'achever. À Bordeaux, les clients étaient de retour rue Sainte-Catherine pour démarrer leurs achats de Noël. Une seule ombre au tableau, la manifestation contre la loi de sécurité globale, qui s'est terminée par des vitrines brisées dans la plus grande rue commerçante d'Europe. Trois personnes ont été interpellées à l'issue de ces dégradations. Christian Baulme est le président de l'association de commerçants la Ronde des quartiers. Il fait le point sur la réouverture des magasins à Bordeaux ce week-end.
France Bleu Gironde : Quel bilan tirez-vous de la fréquentation dans les magasins de Bordeaux pour ce week-end ?
Christian Baulme : C'était un petit samedi mais pour une reprise on peut dire que c'était une bonne journée car les gens sont venus pour acheter. Je vous rappelle que la limite des 20km est un frein pour les Limougeauds, les Poitevins, les Périgourdins, etc. La métropole de Bordeaux a besoin de tous ces gens qui viennent régulièrement passer le week-end à Bordeaux. Mais on ne se plaint pas car on est tellement content de pouvoir accueillir des clients ! C'est ça notre ADN.
FBG : Vous estimez que cette réouverture a été en demi-teinte en raison des manifestations ?
CB : Oui car elles ont eu lieu à l'heure de pointe, samedi après-midi, et ça "casse" les achats et ça casse l'ambiance et on se demande si ça va pas la casse pour tous les samedis qui viennent. Notre crainte, c'est l'image de "Bordeaux-samedi-manifestation-danger".
FBG : Vous attendiez-vous à ces débordements qui ont eu lieu en fin de manifestation ?
CB : Il y avait neuf chances sur dix que cela arrive et les gens ont pris le risque de préparer une manifestation malgré tout. Ils se sont laissés déborder. Mais le plus grave, c'est que des partis politiques institutionnels ont cautionné, sont venus là et se sont affichés dans une manifestation dont tout le monde savait qu'elle allait déborder. C'est scandaleux.
FBG : Qu'est-ce que vous demandez après ces débordements ?
CB : On demande que des circuits soient interdits dans la ville. Les manifestations ne sont pas interdites, ça fait partie de la Constitution. Mais la préfecture n'est pas obligée de valider le circuit. Nous demandons à ce que les manifestations contournent le centre-ville et que ce dernier soit sanctuarisé et nous allons faire des demandes à travers notre association de commerçants qui regroupe 18 métropoles de France.