Dijon : des habitants offrent un repas chaud aux livreurs à vélo
Tous les lundis soirs, des habitants de Dijon (Côte-d'Or) offrent de la soupe et des gâteaux aux coursiers à vélo. Ils veulent les soutenir et attirer l'attention sur leurs conditions de travail.
Couvre-feu avancé ou pas, les livreurs à vélo vont continuer leur travail. "Notre employeur nous fournit une attestation dérogatoire" précise l'un d'entre eux. Alors dans le centre-ville de Dijon (Côte-d'Or) comme tous les lundis soirs depuis deux mois, des bénévoles vont leur apporter de la soupe faite maison et des gâteaux pour les soutenir.
"Allez venez vous réchauffer, venez manger c'est important" lance Barbara à ceux qui passent dans la rue. Personne ne se fait prier, le rendez-vous est maintenant connu et très vite, les coursiers se regroupent autour du fourgon et de la Twingo stationnés en centre-ville qui font office de cantine ambulante.
"On apprécie ce moment" assure Mourad qui pédale pour une des plateformes de livraison. "Il commence vraiment à faire froid, et l'apport de calories, de sucre est important. Certains vont travailler jusqu'à minuit, et on pédale dans toute l'agglomération."
"Sans eux on aurait pas à manger le soir, car certains d'entre nous ont des problèmes financiers et pas les moyens de s'offrir un repas" explique Julien. "Ça fait du bien, ça fait plaisir de voir qu'il y'a des gens qui nous soutiennent. Moi je cherche un boulot, en attendant je vis en faisant de la livraison de repas".
"On a pas forcément de quoi s'acheter à manger" -Julien, un des livreurs
Les livreurs ont un statut d'auto-entrepreneur. Leur activité est déclarée et ils reversent un part de leur chiffre d'affaires aux organismes de cotisation sociale. Leur revenu dépend de leur activité et du nombre de commandes qu'ils reçoivent. "Au début , on gagnait bien notre vie, plus que le SMIC si on bossait tous les soirs, mais là nous sommes nombreux, et on peut se contenter parfois d'une course qui nous rapportera quatre à cinq euros de l'heure" précise l'un d'entre eux.
Une collecte en ligne pour aller plus loin
"Notre collectif s'appelle La Bancale. L'idée est née pendant le confinement" explique Barbara, une des cuisinières bénévoles. "On a vu que les "Uber" n'ont jamais arrêté. On connait leurs conditions de travail qui sont assez difficiles, injustes. On voulait les remercier, leur dire que ce sont aussi les héros du confinement et du couvre feu."
Voila comment , et pourquoi, est née cette idée
"Tout ce que l'on propose est gratuit, mais on veut amplifier notre action, alors on lance une cagnotte en ligne sur le site HelloAsso. On veut maintenant aider 150 familles qui n'ont pas les moyens de manger correctement. On peut aussi donner de la nourriture ou des produits d'hygiène." La collecte de "la Bancale" est assurée sur HelloAsso par le collectif "Les Tanneries". Les dons sont ouverts.
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