Une pause festive pour les migrants de Dinard
A Dinard, un centre d'accueil et d'orientation a ouvert il y a sept mois. Depuis, une cinquantaine d'exilés y sont passés, des afghans, érithréens ou soudanais. Il y a deux jours, les bénévoles dinardais et les jeunes migrants se sont retrouvés pour un goûter festif.

Le centre d'accueil et d'orientation de Dinard a ouvert en mai dernier dans les anciens locaux du CREPS. "C'est une décision qui a été imposée par l'Etat.", précise Elisabeth Bauve-Leroy, l'adjointe aux actions sociales. Le CAO devrait d'ailleurs être maintenu en 2018. Il est géré par l'association Coallia, dispose de trente places toutes occupées. Dès qu'une personne s'en va, elle est remplacée. Les migrants sont là, à Dinard,en transit, avec peu d'espoir de pouvoir rester en France. Ils sont nombreux à être, comme on dit, des "dublinés", c'est à dire concernés par les accord de Dublin. Le principe : un demandeur d’asile ne peut déposer son dossier que dans le pays où il a été enregistré pour la première fois. "La plupart de ceux qui passent ici à Dinard sont renvoyés en Italie ou en Allemagne.", commente une bénévole.
"C'est un peu frustant pour les bénévoles dinardais qui s'occupent d'eux.", reconnait l'élue Elisabeth Bauve-Leroy. "On travaille dans le présent. L'avenir, malheureusement, on ne peut pas intervenir dessus. C'est l'affaire de l'Etat.". Les bénévoles, accompagnés par la Ville, essaient juste de faire passer le temps aux jeunes exilés en leur donnant des cours de français, en organisant des sorties: un pique-nique avant le feu d'artifice de l'été, une visite au barrage de la Rance, ect. La consigne est de ne pas être intrusif. Mais difficile de ne pas s'investir, de ne pas s'émouvoir. Olivier, un des volontaires, se souvient d'une virée dans un magasin de sports. «Devant le rayon des gilets de sauvetage, j’ai senti une gêne. Un jeune soudanais m‘ a alors avoué qu’il ne savait pas nager mais qu’il ne mettrait jamais de gilet. Je lui ai dit que quand on ne savait pas nager, c'était utile. Il m’a répondu qu’il aurait préféré couler en deux minutes en Méditerrannée que d’attendre les secours pendant une semaine! ».
Ca fait du bien de les voir le coeur léger!
Il y a deux jours, volontaires et migrants se sont retrouvés, dans une salle municipale, autour d'un goûter, pour partager un moment festif avant la fin d'année. Tous les jeunes gens sont venus, pour profiter de cette parenthèse. Selab est un Afghan de vingt ans. Il est arrivé au centre de Dinard en août dernier. Son voyage a duré trois mois. « J’ai traversé le Pakistan, l'Iran, la Turquie, la Bulbarie, la Serbie, la Slovaquie, la Hongrie, l'Autriche et pour finir l’Allemagne et la France. Je voudrais rester ici maintenant.». Selab a un rêve: étudier la médecine. Mais il sait que son avenir est incertain. En attendant, ce goûter permet d'oublier les soucis et tromper l'inquiétude. Les bénévoles ont décoré la salle, préparé des boissons, gâteaux et friandises. Lydia a mis de la musique: "Ils m'ont donné les titres de leur musique afghane et soudanaise. Cà fait du bien de les voir le coeur léger!". Selab et ses amis se sont mis à danser.
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