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"On a dû fermer des services" : le coup de gueule d'un établissement médico-éducatif de Strasbourg

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L'ARAHM, association régionale d'aide aux handicapés moteurs en Alsace, subit une pénurie de soignants. Oubliés du Ségur de la santé, 32 d'entre eux ont démissionné pour partir travailler en EHPAD ou à l'hôpital. Une situation très difficile pour les patients, leurs familles, et le personnel.

L'Association régionale d'aide aux handicapés moteurs d'Alsace subit une pénurie de soignants. Oubliés du Ségur de la santé, une trentaine d(entre eux a démissionné pour aller travailler ailleurs. L'Association régionale d'aide aux handicapés moteurs d'Alsace subit une pénurie de soignants. Oubliés du Ségur de la santé, une trentaine d(entre eux a démissionné pour aller travailler ailleurs.
L'Association régionale d'aide aux handicapés moteurs d'Alsace subit une pénurie de soignants. Oubliés du Ségur de la santé, une trentaine d(entre eux a démissionné pour aller travailler ailleurs. © Radio France - Marie Dorcet

"Y'en a marre !" : en quelques mots, Romain, résident en situation de handicap du Foyer d'Accueil Médicalisé (FAM) "Les Cigales" à Strasbourg, résume la situation. Depuis le début de l'année, les soignants sont de moins en moins nombreux au sein des établissements de l'ARAHM (association régionale l'aide aux handicapés moteurs). 

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Oubliés du Ségur de la Santé 

En cause : l'absence de prime pour les professionnels du secteur médico-social. Ces oubliés du Ségur de la santé n'ont pas été augmenté de 183 euros, et n'ont pas eu de revalorisation salariale. Alors, depuis le début de l'année, 32 soignants de l'ARHAM ont démissionné pour aller travailler en EHPAD ou à l'hôpital.
"Beaucoup partent avec un pincement au cœur, car ils aiment travailler ici, mais avec 250 à 300 euros en plus par mois, forcément, ça fait réfléchir. Moi-même j'y ai pensé, parce que je fais beaucoup de route tous les jours pour venir, et avec l'augmentation du gazole, j'avoue, j'y ai pensé aussi" explique Barbara Frey, aide-soignante du FAM. 

Conséquence pour ceux qui restent : plus de travail, moins de temps pour les résidents aux handicaps très lourds, et plus de stress. Même si les absents sont remplacés par des intérimaires, le lien avec ces patients qui demandent un accompagnement de chaque instant ne peut pas se faire en quelques jours. "Parfois on se culpabilise, même si ce n'est pas de notre faute" explique Frédéric, un autre résident.

Sans compter que les recrutements sont très difficiles à faire, car tous les secteurs médico-sociaux sont à la recherche d'intérimaires. Les soignants du pôle enfance, dans le même bâtiments, viennent parfois faire des heures supplémentaires après la fin de leur service à 16h30 pour seconder leurs collègues jusqu'à 21h30. 

Fermeture de l'accueil de jours et suspension des activités 

Face à cette pénurie de soignants, le président de l'ARAHM a dû prendre des décisions radicales. Les sorties et activités sont annulées, et à partir de la semaine prochaine, l'accueil de jour sera fermé. "J'ai aussi demandé aux parents qui le peuvent et qui ont des enfants résidents à l'année de les prendre plus souvent chez eux, parfois plusieurs week-end par mois" explique Eric Fullenwarth. "Mais ça ne peut être que temporaire, et pour le moment, nous ne pouvons pas leur dire quand la situation reviendra à la normale." 

Des parents inquiets pour leurs enfants : "on vieilli, et on se demande comment ils vont être pris en charge si on n'est plus capables de les accueillir" explique une mère de deux filles en situation de handicap. 

"Il faut que le gouvernement non seulement les entende, mais les écoute"

Tous comprennent la décision des personnels de partir pour un meilleur salaire. L'ARAHM, n'ayant que des financeurs publics, n'a aucune marge de manœuvre pour augmenter les rémunérations. Avec les familles, elle a contacté des députés alsaciens pour les alerter sur la situation, et tenter de convaincre le gouvernement d'accorder la prime du Ségur au secteur médico-social. 

Le député LREM du Bas-Rhin Bruno Studer s'est engagé à venir dans l'établissement le 22 novembre prochain. "Il faut que le gouvernement non seulement les entende, mais les écoute ! Car ces soignants sont très importants pour nous, ils ne font pas que nous aider au quotidien, il y a un réel lien qui se crée" explique Frédéric. 

Une pétition a été lancée en ligne pour soutenir la demande de l'ARHAM. 

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