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À l'approche de la trêve hivernale, l'angoisse d'une mère célibataire menacée d'expulsion

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De nombreuses familles et personnes isolées sont menacées d'expulsion, alors que la trêve hivernale approche. C'est par exemple le cas de Samia, qui vit avec ses trois filles dans un appartement à Paris.

De nombreux militants font le "piquet" tous les jours pour s'opposer à l'expulsion de Samia.
De nombreux militants font le "piquet" tous les jours pour s'opposer à l'expulsion de Samia. - @Association Droit Au Logement

À 34 ans, Samia remplit toutes les cases pour obtenir un relogement, qu'elle réclame d'ailleurs depuis des années. Elle gagne sa vie en tant que fonctionnaire et s'occupe seule de ses trois filles mineures dans un appartement exigu de 29 m² à Paris. Elle fait même partie des personnes classées DALO, celles qui doivent bénéficier d'un relogement prioritaire. 

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Sept refus de relogement

Malgré les démarches qui s'accumulent, Samia n'arrive pas à voir le bout du tunnel. "Je me sens démunie", affirme t-elle. "On a aucune réponse claire des pouvoirs publics, faute de place. On se retrouve toujours avec la même réponse, alors qu'on demande simplement le minimum. Ma situation est clairement bloquée." Samia a fait une demande pour sept logements différents... Et malgré son dossier prioritaire, elle a essuyé sept refus.

Je ne sais même où je vais loger demain. Et ça, c'est la détresse"

Samia se retrouve dans une situation encore plus critique depuis que son propriétaire lui a demandé de quitter l'appartement début octobre. Elle et ses trois filles se retrouvent maintenant depuis des semaines sous la menace d'une expulsion. "Je ne tiens pas au logement en lui-même, mais plutôt à garder un abri. Je n'ai pas le choix, je ne veux pas être à la rue"

Un "piquet" devant chez elle

Samia peut toutefois compter sur la solidarité des militants du DAL, l'association Droit Au Logement, qui accompagne les personnes sous menace d'expulsion. Chaque jour ou presque, comme dans une dizaine d'autres endroits à Paris ou dans les départements franciliens, des dizaines de militants font un "piquet" de grève devant les immeubles des personnes concernées pour empêcher leur expulsion. Même s'ils ne peuvent pas s'interposer en cas de recours à la force publique et à un huissier. 

L’Île-De-France particulièrement concernée

La région Île-de-France est de loin la plus concernée par ses problèmes. En France, quatre expulsions sur dix ont lieu dans la région francilienne. La faute à la paupérisation des locataires ou encore de la flambée des loyers selon Passi, un militant du DAL, l'association Droit au Logement, qui accompagne les personnes comme Samia. "Certaines familles se retrouvent sans solution, dans l'impasse. On en retrouve même qui dorment comme elles peuvent dans le métro ou dans les halls des hôpitaux."

Pas de place d'hébergement, le numéro du 115 saturé... Le problème reste le même depuis des années pour le DAL, qui voit aussi le problème des expulsions se répandre à toutes les couches de la société. Les associations craignent particulièrement ce moment de l'année, à quelques jours de la trêve hivernale. C'est en effet durant cette période que les expulsions se multiplient. 

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