A Messein, la fin du "Pâtis des îles" se profile
Alors que le Pâtis des îles doit se vider de ses "cabanons" et de ses habitants pour le 31 décembre, les opérations de démontage continuent, même si le coeur n'y est pas. Reportage
Les cabanons du "Pâtis des îles" de Messein, ces 170 parcelles coincées entre l’étang et la Moselle, connaissent leurs derniers jours. Le 31 décembre, toutes les parcelles devront avoir été vidées du bâti et de leurs habitants, en vertu d’un arrêté préfectoral de 2015 selon lequel cette zone est inondable et surtout qu’elle ne peut être utilisée pour autre chose que du jardinage en raison d’un risque de pollution de l’eau captée à proximité pour les habitants du secteur. Fixé en juillet dernier, l’ultimatum a été reporté au 31 décembre en raison de la crise sanitaire. Cette fois, cela semble bien être la fin du Pâtis des îles.
"C'était un peu l'idéal"
Dans les allées aux noms de fleurs, c’est le bruit des marteaux et des scies que l’on entend. André, qui habite Vandoeuvre, possède cette maison en bois depuis plus de 40 ans. Dans la cuisine, il reste un buffet mais plusieurs meubles ont été démontés ou amenés à la déchetterie. Une page se tourne :
"Quand vous avez quatre enfants, vous n'avez pas assez d'argent pour partir en vacances. Ici, c'était un peu l'idéal."
Essayer de trouver des solutions
Un havre de paix concédé dans les années 60, mais avec de nombreuses constructions illégales. Les cabanons du début ont laissé place à des maisons, et quelques-uns y habitent à l’année. Il faut que ça s’arrête, même si c’est difficile reconnaît le maire Daniel Lagrange :
"On ne part pas d'un endroit où l'on a vécu 40 ans comme ça. On a des gens qui disent qu'ils ne partiront pas là parce qu'ils sont là et d'autres qui comprennent mais qui n'ont pas les moyens."
Daniel Lagrange essaie se trouver des solutions mais il le sait, il restera au 31 décembre des bâtiments debout et des habitants à l'intérieur.
Peur de la décharge sauvage
Jean Pierre a vidé sa maisonnette qu’il occupait l’été et les week-ends, mais il a le cœur gros quand il voit certaines parcelles se transformer en décharge sauvage :
"L'été, ça ne sera que ça. Ca m'embêterait que ce que j'ai entretenu pendant 20 ans devienne une décharge."
Pendant que certains démontent leurs cabanons, des récupérateurs de métaux font leur marché et des badauds marchent entre les parcelles.