À Rouen, les manifestants contre la loi sécurité globale révoltés de défiler en dehors du centre-ville
À Rouen, les manifestants contre la loi sécurité globale ont défilé en dehors du centre-ville. Deux jours avant la manifestation, le préfet de Seine-Maritime leur en avait interdit l'accès.
Cette manifestation laisse un goût amer à Maxime. "Je suis blasé. On n'a pas le droit de manifester là où on nous voit, donc on nous fait manifester au milieu d'un pont, sur une avenue où il n'y a personne", décrit-il à France Bleu Normandie. Comme lui, ils étaient quelque 800 à s'être rassemblés dans un premier temps au théâtre des arts, à la limite du périmètre d'interdiction de la manifestation. Deux jours avant, le préfet de Seine-Maritime a interdit toute manifestation dans le centre-ville de Rouen ce samedi et ce dimanche.
Le droit de manifester dans le centre-ville
Dans un communiqué publié ce jeudi, la préfecture faisait état de la manifestation du samedi 28 novembre. Et des quelques incidents qui ont éclaté à la fin de la manifestation. "Ce type d’action est incompatible avec l’expression normale de la vie démocratique et le respect des libertés de chacun, y compris le droit de pouvoir effectuer ses achats en toute sécurité et sérénité dans le centre-ville commerçant", avait-elle écrit.
Conséquence direct, un arrêté préfectoral publié ce jeudi interdit toute manifestation ce week-end. "Là on est allé faire un petit tour rive gauche et les gens se demandaient ce que l'on faisait. En effet, ça a quand même plus d'impact d'aller dans le centre-ville. C'est une question de liberté individuelle et collective. Et le droit de manifester n'a pas à être remis en cause", souligne Emmanuel.
Le cortège est donc parti de rive droite, du théâtre des arts vers 14h30 direction rive gauche, la place des Emmurées dans des rues désertes. Mais il était quand même important pour les manifestants de se faire entendre. Et de défiler. "Cette loi est à jeter, c'est important de défendre nos droits", résume Wilfried, un manifestant.
Sur les lèvres des manifestants, l'article 24 était toujours d'actualité même s'il va être réécrit. "_C'est du pipeau, le fonds restera le même et on ne pourra plus filmer, dénoncer les violences policières. Ce sera une volonté de museler la population. Il faut défendre nos droits et ne rien lâche_r", poursuit Wilfried.
Même si une poignée de manifestants a voulu rentrer dans le centre-ville, la majorité, elle n'a pas suivi. Mais le rendez-vous est d'ores-et-déjà pris pour samedi prochain. Une manifestante appelle même à se rassembler tous les samedis jusqu'au retrait total de la loi.