À Saint-Henri, au nord de Marseille, un collectif défend un des derniers poumons verts du quartier
La mobilisation des riverains de Saint-Henri et de l'Estaque pour sauver un des derniers poumons verts du 16e arrondissement. Ils dénoncent l'abattage la semaine dernière de plusieurs arbres centenaires alors qu'une partie du terrain est classée en zone boisée.
Le terrain de près de deux hectares est situé chemin de Bizet dans le 16e arrondissement, quartier Saint-Henri. Communément appelé Domaine de Miramar, du nom de l'ancienne propriété léguée par Jules Cantini en 1920 à l'APHM, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, il est depuis de très nombreuses années fréquenté par les riverains et habitants du quartier à la recherche de verdure et de fraîcheur l'été. La Villa Miramar, elle, a du être détruite.
Reste le parc boisé, avec ses espèces exotiques, rapportées de voyage par Jules Cantini "des Séquoia, des arbousiers de Turquie, des pins pignons, des pins d’Alep des chênes blancs", la liste égrenée par Guillaume Félisaz est longue "il y a même un immense mûrier derrière lequel se cache une tour ronde, un pigeonnier immortalisé par Paul Cézanne dans un tableau aujourd'hui au Museum de Philadelphie aux États-Unis" souligne ce membre de l'association Cap au Nord et également voisin du terrain.
Une partie du terrain en zone boisée classée
Les habitants du quartier avaient comme projet d'installer sur ce terrain des jardins partagés pour faire bénéficier de ce poumon vert le plus grand nombre. Mais à cette occasion, ils découvrent que le terrain a été vendu, le président du CIQ de Saint-Henri ne cache pas surprise "on a appris que le terrain avait été acquis par l'épouse du propriétaire d'un site industriel, l'entreprise de stockage de Containers juste en face du terrain concerné."
D'où l'inquiétude de Michel Teule, "on redoute que des containers traversent la rue... ou que des immeubles de bureaux poussent en lieu et place des arbres centenaires." La semaine dernière, des arbres centenaires ont été abattus, alors qu'une partie du terrain est classée en zone boisée. Les riverains ont interpellé la mairie de Marseille.