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À Toulouse, des femmes témoignent du harcèlement et des agressions sexuelles dans les transports

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Les chiffres des signalements sont difficilement interprétables, mais les témoignages de femmes harcelées ou agressées dans les transports en commun à Toulouse se multiplient, comme dans le reste de la France.

Photo d'illustration d'une rame de métro bondée Photo d'illustration d'une rame de métro bondée
Photo d'illustration d'une rame de métro bondée © Maxppp - Jean-Marc Quinet

"J'ai été sexuellement agressée alors que j'étais dans le bus à Montauban. Un homme, soutenu par d'autres, m'a touché les seins et les fesses. Dans le métro à Toulouse j'ai déjà eu affaire à un frotteur". Ce témoignage d'une étudiante toulousaine qui prend régulièrement les transports reflète une partie de la réalité que vivent d'autres femmes dans les transports à Toulouse, sa région, et de nombreuses villes de France. 

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"Quand j'étais dans le métro, un mec a fait exprès de faire tomber sa carte de transport pour que ma copine se baisse et la ramasse. Il a fait exactement pareil avec une autre femme deux minutes après", raconte une autre jeune femme. À cela s'ajoutent de nombreux témoignages de remarques dégradantes dans les transports comme dans la rue. 

Des stratégies d'évitement

"C'est pas tous les jours, heureusement, mais ça arrive fréquemment et le problème c'est que du coup, on est toujours à l'affut. On choisit même le siège où on s'assoit en fonction de ce risque là", décrit une passagère du métro à Toulouse. "Moi je choisis une rame où il y a au moins une femme. C'est simplement à titre de prévention", raconte une autre femme, qui affirme n'avoir jamais subi de harcèlement sexuel ou d'agression dans les transports. Âgée d'une vingtaine d'années, elle demande systématiquement à son père de venir la chercher à la sortie du métro le soir par crainte du harcèlement sexuel ou d'agressions. 

Déposer plainte 

Pour lutter contre le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles dans les transports, voici les conseils d'une membre du collectif féministe Nous Toutes à Toulouse. "La base, c'est de porter plainte, rappelle Lisa Zurcher, même si vous avez l'impression de ne pas avoir suffisamment d'informations sur votre agresseur ou harceleur. Sur le moment, si vous n'êtes pas pétrifié(e) (et si vous l'êtes c'est normal), il faut demander de l'aide." 

Que faire en tant que témoin? 

Sauf que dans bien des cas, les victimes racontent que peu ou aucun témoin ne réagit. La militante féministe tient donc à expliquer quelles sont les attitudes à avoir quand nous sommes témoins de harcèlement sexuel dans les transports, ou dans n'importe quel autre lieu. C'est la règle des 5D : "Distraire, déléguer, documenter, diriger, dialoguer. Le but, c'est de protéger la victime et ensuite de l'aider. Donc on commence par distraire l'agresseur ou le harceleur pour qu'il s'arrête. Le mieux, c'est de le faire à plusieurs et de prévenir les forces de l'ordre ou un agent de sécurité, de déléguer. Si vous ne vous sentez pas d'intervenir directement, vous filmez la scène ou vous prenez des photos, parce que ça va permettre à la victime d'avoir la preuve des faits qu'elle va dénoncer aux forces de l'ordre, vous documentez.

Diriger consiste à invectiver directement l'agresseur ou le harceleur mais cette méthode ne doit être utilisée que si le témoin peut assurer sa propre sécurité. "_Une fois que les faits ont cessé, vous pouvez aussi ensuite rassurer la victime, et aller au commissariat ou à la gendarmerie porter plainte avec elle."  _Le président de Tisséo Voyageurs précise de son côté que les caméras de surveillance des transports en commun ne peuvent être exploitées que si une plainte est déposée. 

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