Abandon de Notre-Dame-des-Landes, réactions des élus bretons
mercredi 17 janvier 2018 à 15:53
Des rangs de la majorité aux élus locaux, la décision d'abandonner le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes fait réagir. "Bonne décision, bonne méthode" pour certains députés de la majorité. Feu nourri en revanche de Marc Le Fur contre l'exécutif, et coup de griffe de Christian Troadec.

Bretagne, France
Erwan Balanant, député (Modem) de Concarneau-Quimperlé
"Mon premier commentaire, c'est déjà saluer la méthode du Premier Ministre et du Président. Ils ont réussi à prendre une décision là où personne n'avait tranché depuis, allez, 30 ans. Et pour moi, ils ont pris la bonne décision. Montrer les muscles dès ce soir aurait aussi été contre-productif."
On va enfin pouvoir travailler sur quelque chose qui n'a pas été fait, du fait de ce projet d'aéroport. C'est un vrai schéma inter-régional de désenclavement
"Sur ce dossier, on donne raison au bon sens et à un bon aménagement du territoire. C'est une bonne méthode de faire sereinement et tranquillement le dossier de l'évacuation. Et de laisser jusqu'au printemps, pour que les personnes, et même parfois les familles qui y habitent puissent prendre le temps de s'en aller. Même si il faut être ferme. Maintenant que la décision est prise, il faut libérer les terres, les rendre à l'agriculture et libérer les routes, ça c'est très important. On va enfin pouvoir travailler sur quelque chose qui n'a pas été fait, ou qui a été mal fait, du fait de ce projet d'aéroport. C'est un vrai schéma inter-régional de désenclavement du Grand Ouest."
Marc Le Fur, député (LR) des Côtes d'Armor
"Les zadistes ont gagné, la démocratie a perdu. Le Droit a perdu. Je constate qu'une minorité l'emporte et cette volonté d'avenir qui s'exprimait dans cet aéroport. j'ai cru à la volonté d'échange du gouvernement. Désormais, tout ceux qui portent un projet, même modeste, sauront qu'ils ne seront pas soutenu par l'état."
Désormais, tout ceux qui portent un projet, même modeste, sauront qu'ils ne seront pas soutenus par l’État
"Grande tristesse en tant qu'élu, et grande tristesse en tant que Breton. Pour nous, c'était l'occasion de nous connecter à toutes les capitales européennes sans passer par Paris. ceci nous est refusé, sèchement. Les bretons n'oublieront pas. C'est un renoncement devant la difficulté, c'est vrai que c'était difficile d'évacuer, mais l'enjeu était considérable."
Christian Troadec, maire de Carhaix (29) et conseiller départemental du Finistère
"Moi j'ai toujours été défavorable à ce projet, parce que en terme de fractures territoriales, ça n'aurait fait que creuser le fossé entre l'Est et l'Ouest de la région Bretagne. Maintenant je me pose des questions. Le projet est abandonné, mais quels projets pour la Région ? . Est-ce qu'on va réorienter les financements sur une ligne grande vitesse ou faire en sorte que tout le territoire breton bénéficie du très haut débit internet ?"
On était sur un débat vieux de 50 ans, on va revenir aux vrais enjeux
"On revient aux vrais enjeux. On était dans un débat qui datait de 50 ans, on va revenir aux vraies questions. Pendant toute cette période, la Bretagne a oublié de réfléchir son aménagement du territoire. Il faut un autre regard et une autre politique, pour penser la Bretagne, réunifiée, à 5 départements. C'est beaucoup de temps perdu et un désaveu du Premier Ministre et du Président pour Jean-Yves Le Drian, qui était obnubilé par ce projet."