Abattoirs déficitaires : les abattoirs mobiles comme solution ?
Les abattoirs sont dans le collimateur de la Cour des comptes, qui favorise donc les alternatives. L'éleveuse Emilie Jeannin installée à Beurizot, en Côte-d'Or, milite depuis des années pour l'usage des abattoirs mobiles, elle répond à nos questions.
Dans son rapport annuel, la Cour des comptes estime que la situation financière de ces abattoirs publics gérés par les collectivités locales s'est dégradée et recommande entre autres solutions de basculer vers l'abattage mobile. Justement c'est le projet que mène depuis trois ans une éleveuse côte-d'orienne, Emilie Jeannin installée à Beurizot en Côte-d'Or, notre invitée sur France Bleu Bourgogne.
Ce n'est plus l'éleveur qui va à l'abattoir, l'abattoir va à la bête.
Qu'est-ce qui pose problème aujourd'hui dans la gestion des abattoirs publics ?
C'est leur surdimensionnent par rapport aux besoins réels d’abattage, ils sont trop gros et ne sont pas rentables à travers leur activité de prestation de service.
L'abattoir mobile, c'est quoi exactement et concrètement ?
C'est un ensemble de camion équipé comme un abattoir fixe, qui se déplace de ferme en ferme. Il y a des camions réfrigérés, on dépose dans ensuite la marchandise dans des lieux de stockage.
Quel est l’avantage d'un abattoir mobile, par rapport à un abattoir traditionnel ?
On est obligé de fonctionner différemment et de beaucoup plus anticiper les déplacements, de vendre la viande avant de la mettre à l'abattoir, on pense complètement à l'envers de ce qui se passe aujourd'hui. On pratique de la ramasse dans les fermes et les acheteurs passent dans les productions prendre ce qui les intéresse et font attendre les éleveurs. Les abattoirs n'ont pas de visibilité à long terme sur leurs volumes, ils ont de grosses amplitudes horaires, en mobile on optimise nos horaires de travail.
Quand c'est l'abattoir qui vient sur la ferme on se dispense de tous ces longs transports d'animaux, qui créent beaucoup de stress. Au delà de ça, quand l'abatteur s'installe sur nos fermes, c'est un autre rapport qui s'institue entre les abatteurs, l'éleveur et les animaux, on s'éloigne du risque de maltraitance des animaux.
En Suède, ce modèle est assez répandu.