Albi fait la fête à l’agriculture urbaine même si ce n’est pas si simple
Pendant quatre jours, la ville va faire la fête à l’agriculture urbaine. Ce sont les 48h de l'agriculture urbaine. Une opération qui a une résonance particulière dans une citée qui a promis l’autosuffisance alimentaire en 2020.

Pour fêter l'été, il y a la fête de la musique. Et si on faisait la fête du jardin pour fêter le printemps ? Il suffit pour ça de remplacer les guitares et les djembés par les râteaux et les pelles. C'est le concept des 48h de l'agriculture urbaine qui se déroulent ce week-end dans une quinzaine de villes en France. Les 48h de l'agriculture urbaine, c’est l’événement qui fête le printemps et qui met à l'honneur les initiatives vertes dans les villes. L'idée : refleurir les citées en plantant des graines dans les rues. Les 48h ont pour objectif de multiplier des espaces cultivés en ville et en périphérie, et d’amener le plus grand nombre possible de citadins à mettre les mains dans la terre, une démarche simple et efficace à l'heure de la transition écologique.
Les 48h s’installent à Toulouse notamment et aussi à Albi où l'on est très vert puisque ces 48h vont durer presque quatre jours. Ça commence ce jeudi 2 mai avec un atelier jardinage en famille. Il y a aussi des concerts, des débats, des projections de films, des ballades contées, des ateliers repiquage et semis et des partages de plants.
Protéger les terres agricoles
Une manifestation portée par l'association Albi ville comestible. L'idée c'est aussi de tenter de protéger les terres agricoles en périphérie des villes. Pas simple du tout avec la pression des promoteurs. Alors l'association a décidé de lancer une foncière citoyenne, explique son coprésident Pascal Henry.
Pascal Henry de l'association Albi ville comestible.

Marion Frébourg et son compagnon August Miller vont faire leur premier marché dans un mois. Des maraîchers que l’on va retrouver sous le nom de la Grange de Sérayol. Ils ont trouvé presque deux hectares à Lescure-d'Albigeois, une ancienne plaine maraîchère dans une boucle du Tarn. Ils ont cherché de bonnes terres près d'une ville partout en France pendant deux ans. Le projet : être au plus près de leurs consommateurs.
Marion Frébourg explique pourquoi s'installer en ville.
Autosuffisance alimentaire
Une manifestation qui fait forcément écho au projet de la maire d'Albi d'autosuffisance alimentaire. La municipalité a lancé en 2014 ce projet. Il devrait aboutir en 2020. La finalité est l'approvisionnement en ressources alimentaires pour l'ensemble des Albigeois dans un rayon de 60 km.
Mais clairement le but ne sera pas atteint l’an prochain. Une association a fait les comptes. Il aurait fallu trouver 18.000 hectares pour parvenir à nourrir les 51.000 habitants d'Albi. Et on est très loin du but. Mais il y a des avancées. La mairie veut acheter les 73 hectares de la zone de Canavières tout près du centre-ville au bord du Tarn. Pour le moment, la municipalité a seulement réussi à acquérir 10 hectares. L'idée : y installer des maraîchers, le chiffre de quatre a été évoqué. Mais ce processus est long. Il y a des ratés et on ne s'improvise pas producteur de légumes. Dans ce projet, il y a aussi des jardins partagés dans les quartiers. Ils sont en train de se mettre en place. Et puis, de nouveaux marchés pour rapprocher les consommateurs des producteurs ont été lancés. Le marché de Castelviel le jeudi soir a fait son apparition il y a quelques mois. Il n'accueille que des producteurs vendeurs situés à moins de 60 km d'Albi.
Un projet auquel participe le lycée Fonlabour. L’établissement agricole dispose de deux hectares de terrains agricoles et souhaite développer un "projet territorial d'autosuffisance alimentaire" avec ses élèves.
Des choses réalistes et possibles" J.M. Bouat, élu albigeois
Invité France Bleu Occitanie ce jeudi matin, Jean-Michel Bouat, adjoint au maire délégué au développement durable, à l'agriculture urbaine, à l'eau et à la biodiversité, qui a lancé en 2014 le projet d'autosuffisance alimentaire à Albi.
Jean Michel Bouat, adjoint albigeois à l'agriculture urbaine