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Amiante : les dépôts sauvages se multiplient autour du Mans selon l'ADEVA 72

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L'association sarthoise de défense des victimes de l'amiante est inquiète. Depuis plusieurs mois, elle constate que les dépôts sauvages de déchets amiantés se multiplient autour du Mans. Depuis, en fait, le changement du mode collecte.

Un dépôt sauvage de plaques d'amiante au Mans, route de Ruaudin
Un dépôt sauvage de plaques d'amiante au Mans, route de Ruaudin © Radio France - yann lastennet

Depuis un an, les habitants l'agglomération ne peuvent plus déposer gratuitement leurs plaques d'amiante à la déchetterie de la Chauvinière. C'est désormais l'entreprise privée Colas à Champagné qui se charge de collecter les déchets, moyennant finance. Et çà change tout explique Sonia Hertz, la présidente de l'ADEVA 72, l'association sarthoise des victimes de l'amiante. " C'est 10 -15 euros, la plaque d'amiante. Alors c'est vrai, ce n'est pas une montagne mais on sait bien que plutôt que de sortir le porte monnaie, les gens préfèrent parfois parfois laisser ces déchets dans la nature". Résultat : les dépôts sauvages de produits amiantés se multiplient autour du Mans, selon l'association. " On en a repéré sur la route de Ruaudin mais il y en a sans doute ailleurs, dans la forêt à l'abri des regards"  

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Au Mans, les dépôts sauvages d'ordure peuvent être sanctionnés d'une amende de 1500 euros. Les règles en matière de désamiantage sont de plus en plus strictes et coûteuses pour les particuliers et entreprises. 

Manque de protection et manque d'information 

Sophie Hertz, la présidente de l"ADEVA 72, et le bureau de l'association qui a tenu samedi au Mans son assemblée générale annuelle
Sophie Hertz, la présidente de l"ADEVA 72, et le bureau de l'association qui a tenu samedi au Mans son assemblée générale annuelle © Radio France - yann lastennet

Autre problème : le transports des déchets amiantés. "Il est strictement encadré" rappelle Sonia Hertz. " Les gens les trimballent dans leur voiture, parfois en présence d'enfants. Or le transport de l'amiante est très réglementé. Il faut que les plaques d'amiante soient enveloppées dans sacs étanches pour éviter l'envol des fibres pendant le transport. Il faut aussi que les personnes portent des masques et des protections spécifiques. Or c'est rarement le cas". L'Adeva 72 demande donc à Le Mans Métropole de mieux informer ses habitants sur les dangers de l'amiante. Elle souhaiterait aussi que l'agglo prenne à sa charge une partie du coût de la collecte pour éviter ces dépôts sauvages. Les fibres d'amiante sont cancérogènes. 500 fois moins épaisses qu'un cheveu, elles sont invisibles dans l'atmosphère. Inhalées, elles peuvent se déposer au fond des poumons et provoquer des maladies respiratoires graves : comme des cancers des poumons et de la plèvre. Des maladies qui peuvent se déclarer 20, 30 ou 40 ans plus tard.

Accompagner les victimes de l'amiante

Eliane peut en témoigner. Son papa, âgé de 84 ans se bat contre un cancer de la plèvre. La maladie a été diagnostiquée il y a seulement un an et demi. Il a travaillé dans le bâtiment. Il a manipulé de l'amiante sans aucune protection. " On ne connaissait pas les risques de l'amiante à l'époque. Il y avait de l'amiante partout, dans toutes les constructions. 

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L'ADEVA 72 compte 155 membres. L'association suit avec attention le dossier de l'usine Freix à Bonnetable. L'entreprise a été liquidée en juillet 2016. 18 salariés auraient été exposés à de l'amiante dans l'usine. Le gérant de l'entreprise est poursuivi pour mis en danger de la vie d'autrui. La procureure a requis 9 mois de prison ferme à son encontre. Le jugement est attendu le 5 février

Eliane (à droite) se bat pour son père victime d'un cancer de la plèvre lié à l'amiante
Eliane (à droite) se bat pour son père victime d'un cancer de la plèvre lié à l'amiante © Radio France - yann lastennet

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