Après l’attaque de Rambouillet, les syndicats réclament davantage de protection des commissariats
Au lendemain de l'attaque terroriste contre une policière dans le sas d'entrée du commissariat de Rambouillet (Yvelines), les syndicats héraultais demandent davantage de sécurité.
Comment protéger davantage les policiers ? La question se pose au lendemain d'un nouvel attentat contre un membre des forces de l'ordre. Une policière de 49 ans a été tuée vendredi 23 avril de plusieurs coups de couteau dans le sas d'entée du commissariat de Rambouillet dans les Yvelines. L'auteur de l'agression mortelle, un Tunisien de 36 ans, arrivé en 2009, sans papiers puis régularisé a été abattu. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets de renforcer la sécurité des commissariats en France. Les syndicats réclament des mesures concrètes comme pour augmenter la sécurité à l'entrée des commissariats.
"C'est imparable puisque ce sont des personnes qui arrivent à l'improviste avec une arme de fortune en l'occurrence un couteau. Donc on ne peut pas prévoir ces événements mais on peut essayer de se protéger le mieux possible", explique Bruno Mengibar. Le secrétaire du syndicat SGP Police dans l'Hérault demande qu'au minimum tous les commissariats de France soient équipés de sas de sécurité.
L'exemple des locaux judiciaires ?
Face à la menace grandissante contre les forces de l'ordre, les syndicats attendent des moyens humains et matériels. "Oui aux portiques de sécurité", lance David Leyraud. Le secrétaire adjoint du syndicat de police Alliance en Occitanie est favorable à cette mesure sans oublier l'intérieur des commissariats : "n'oublions pas l'accueil avec des protections en verre comme à l'hôtel de police de Montpellier pour éviter que quelqu'un ne saute sur le personnel administratif."
"Il faut que les commissariats redeviennent des sanctuaires", David Leyraud du syndicat Alliance
Les syndicats mettent en avant ce qui se fait en matière de sécurité des tribunaux. "Un agent armé en faction, un portique pour détecter les métaux et un sas. À ma connaissance cela ne perturbe pas le bon fonctionnement de la justice", indique Bruno Mengibar pour SGP Police. Se posera alors la question des effectifs si un policier est en permanence à l'entrée. "C'est réalisable mais tout est question de moyen. Je connais certains commissariats où il y a cinq agents à l'intérieur le dimanche", précise David Leyraud.
Une réponse pénale
Le secrétaire adjoint du syndicat de police Alliance en Occitanie insiste également sur le volet judiciaire afin d'avoir "des réponses pénales dissuasives". Pour David Leyraud, "tant que vous ne dissuader pas les gens de s'en prendre aux forces de l'ordre, il y aura toujours des attaques." Le syndicaliste a justement eu l'occasion de le dire à Emmanuel Macron lundi 19 avril lors de la venue du président de la République à Montpellier.
"N'oublions pas que les policiers se font attaquer tous les jours dans la rue, dans leur véhicule. Tous les jours il y a des tentatives d'intrusions dans les commissariats", David Leyraud du syndicat Alliance
La menace des réseaux sociaux
Depuis plusieurs années, les policiers "vivent avec la menace en permanence", raconte Bruno Mengibar. Le secrétaire du syndicat SGP Police dans l'Hérault appelle ses collègues à "la plus grande prudence sur les réseaux sociaux qui est un des facteurs aggravants ce phénomène". Des photos personnelles de policiers ont été retrouvées dans la nuit de jeudi à vendredi dans un hall d'immeuble à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis.