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Après une semaine de mobilisations, les gilets jaunes creusois persévèrent
Malgré le départ d'une trentaine d'entre eux pour une manifestation très tendue à Paris, les gilets jaunes de Creuse ont continué leurs rassemblements sur le département, ce samedi 24 novembre. On fait le point sur cette journée marquante.

Pour une trentaine de gilets jaunes creusois, cette journée du samedi 24 novembre a démarré à tôt : dès deux heures du matin, ils sont partis à Paris pour rejoindre des milliers d'autres manifestants. Sur les quelque 106 000 gilets jaunes mobilisés partout en France dans la journée, environ 8 000 ont été décomptés dans la capitale d'après le ministère de l'Intérieur. Les manifestations, tendues, continuent encore en milieu de soirée .
En Creuse, trois rassemblements
Mais ce n'est pas parce que beaucoup de regards sont tournés vers Paris qu'il ne se passe rien ailleurs : 1 619 actions ont été recensées partout en France, toute la journée. Et du côté des gilets jaunes creusois, personne ne veut baisser les bras : "Ah non, on est là jusqu'à Noël", glisse l'un des quelque 200 manifestants guérétois, sur le rond-point de l'Europe. Avec les giratoires Pompidou et du colonel Fabien, ce sont les trois zones de barrages filtrants effectués par les gilets jaunes à Guéret ce samedi 24 novembre, et ce depuis 8h du matin.
En Creuse, on a également décompté une trentaine de gilets jaunes au rond-point de la Croisière, à l'intersection de l'A20 et de la RN 145. Arrivés eux aussi dès 8h, ils ont commencé à partir vers 18h. Mêmes horaires pour la grosse vingtaine de manifestants au "Poteau de Vallières", sur la commune de Saint-Michel-de-Veisse.
"Il y aura de nouvelles actions à Paris."
"On pense très fort à nos frères gilets jaunes montés sur Paris", affirment plusieurs manifestants guérétois. Eux ne sont pas partis, par souci pratique, budgétaire ou pour des raisons de sécurité. "Mais il y aura de nouvelles actions à Paris", promet l'un d'eux.
Pour les commerçants, un énorme manque à gagner
Sur les ronds-points, pas de blocage, seulement des barrages filtrants : les voitures sont arrêtées quelques minutes, puis repartent. En revanche, les camions sont interdits d'accès à Guéret. Ils sont directement renvoyés sur la RN 145. C'est le cas depuis quelques jours déjà, et les commerçants situés près des barrages commencent à le sentir. "Sur les quatre livraisons prévues cette semaine, une seule est arrivée", déplore Christopher, employé d'un magasin de la zone commerciale Pop'A, à Guéret.
Sa collègue renchérit : "À un mois de Noël, on devrait avoir deux à trois fois plus de monde en magasin", précise-t-elle. Pour tous les commerçants rencontrés, le chiffre d'affaires a baissé de moitié cette semaine. Avec des pics à 70 ou 80% samedi dernier, premier jour de manifestation.
"Le problème, c'est qu'__on ignore ce qui va se passer le lendemain", expose une autre commerçante de la zone. "Pour prévoir les stocks, c'est au petit bonheur la chance ..." Mais comme d'autres, elle s'avoue assez partagée : "Dans l'idée, je suis d'accord avec eux, la vie est trop chère. Mais de là à bloquer les commerçants locaux ... Je pense que ce n'est pas nous qu'il faut bloquer."
À quelques pas de là, les gilets jaunes comprennent ces difficultés, mais ... "S'il n'y a pas de filtrage, rien ne se passe", affirme une manifestante. "Les commerçants y gagneront aussi si on obtient quelque chose."
Et maintenant ?
Une semaine de manifestations, "ce n'est que le début", confirment tous les manifestants rencontrés, même ceux qui prennent sur leur temps de travail. "On fait des roulements, on s'organise de mieux en mieux. On restera le temps qu'il faudra."
Pour cet autre manifestant, il est inconcevable de partir maintenant. "Il y a des gens de tous horizons, de toutes classes. De mémoire, je n'avais jamais vu ça", témoigne-t-il. "C'est apolitique, porté par aucun syndicat. D'ailleurs, est-ce qu'on voit la moindre banderole ?", lance-t-il avec un regard alentour. "C'est ça que le gouvernement doit craindre : tout le monde est en train de s'unir."
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