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Arrêts maladies aux urgences de nuit de Besançon : "On est maltraitant par omission" témoigne une infirmière

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La crise continue au service des urgences de l'hôpital de Besançon. Epuisés, les personnels de nuit se sont mis en arrêt en début de semaine. Ils réclament des moyens supplémentaires. La direction répond que les difficultés sont dues à l'absentéisme et aux postes vacants.

Le CHU de Besançon.
Le CHU de Besançon. © Maxppp - JF BIANCHETTO

Les infirmiers et infirmières de nuit des urgences du CHU de Besançon ont tous été placés en arrêt de travail ce lundi , pour des durées allant de sept à quinze jours. Selon le syndicat Sud santé sociaux, les équipes sont épuisées en raison des sous effectifs permanents, de l'augmentation de la charge de travail et du manque de moyens.  

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Une question de survie

"Je ne l'ai pas fait de gaieté de coeur, clairement. Je me sens en danger__, je suis épuisée, je refuse de retourner travailler dans des conditions pareilles", témoigne Emilie Lambla Sudan, qui travaille comme infirmière aux urgences depuis sept ans, dont quatre années de nuit. "Ce n'est plus humain pour moi. Je ne le fais pas par plaisir, je sais très bien que ça va mettre en difficulté nos collègues qui sont encore sur le terrain. Mais c'est vraiment une question de survie pour nous mêmes, on est au bout." 

"On est maltraitants par omission" - Emilie, infirmière aux urgences

"Je ne peux plus faire du travail à la chaîne avec des êtres humains. On est maltraitants par omission. Apporter un verre d'eau à une dame, donner un repas à quelqu'un qui attend depuis treize heures, changer une dame qui est dans le pipi__, amener quelqu'un aux toilettes, c'est notre rôle mais on n'arrive plus à le faire", s'indigne encore Emilie, qui n'est en arrêt que pour la deuxième fois depuis sept ans.  

Le service est en grève depuis six semaines, un poste y a été supprimé. Les équipes réclament donc du personnel supplémentaire pour pouvoir prendre en charge les patients correctement et en finir avec la souffrance au travail.   

Pas de poste supprimé pour la direction du CHU

Mais le message a visiblement du mal à passer auprès de la direction du CHU pour qui il n'y pas eu de poste supprimé. "Le renfort de l'automne suit l'augmentation de l'activité, mais il n'a pas vocation à être pérennisé", explique Amelle Ghayou, la directrice des ressources humaines du CHU. "Ce service a déjà eu des créations de postes, trois et demi en 2018. Ce qui fait difficulté au CHU, c'est l'absentéisme et les postes vacants. Le turnover aux urgences est par ailleurs inférieur à la moyenne du CHU." 

La continuité du service est assuré

Sur les sept infirmiers et infirmières de nuit aux urgences, cinq sont en arrêt pour quinze jours, deux pour une semaine. Pour maintenir la continuité du service, la direction a fait appel à d'autres personnels dans les services et au pool de remplacement.

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