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Assistantes maternelles : le mouvement des gilets roses, né en Gironde, fait tâche d'huile dans toute la France
Samedi matin, les assistantes maternelles manifesteront à Bordeaux comme un peu partout en France à l'appel d'un collectif né en Gironde. Elles protestent contre une des dispositions des négociations en cours sur l'assurance-chômage. Le montant du cumul emploi-chômage pourrait être revu à la baisse.

Elles se sont baptisées les Gilets roses, en référence évidemment aux gilets jaunes : les assistantes maternelles ont prévu de manifester samedi matin dans tout le pays. À Bordeaux, elles se rassembleront dès 9h et demi place de la Victoire.
Ces "nounous" s'élèvent contre une réforme en cours, dans le cadre des négociations sur l'assurance-chômage. Lorsqu'elles perdent un contrat, elles peuvent bénéficier actuellement d'une allocation-chômage, en attendant de trouver un nouvel enfant à garder. Or, ces allocations pourraient fortement diminuer, alors qu'elles permettent souvent à celles qui les perçoivent de boucler leur fin de mois.
Tout est parti de la mobilisation sur les réseaux sociaux de cinq assistantes maternelles de Gironde, qui ont lancé un collectif. Leur page Facebook compte déjà quelques 9.000 membres à l'échelle de la France.
Emilie Ferbos habite Gradignan, et elle fait partie des ces cinq nounous girondines à l'origine de cette action désormais nationale. "On déjà un statut peu reconnu, explique-t-elle, et cette réforme risque de plonger plusieurs d'entre nous dans une plus grande précarité. Il y aura forcément une baisse de notre revenu". Assistante maternelle depuis huit ans, elle possède en ce moment l'agrément pour trois enfants. "Nous touchons trois euros à trois euros 50 de l'heure par enfant, nous faisons certes beaucoup d'heures, mais il faut que l'on cumule plusieurs contrats pour arriver à un salaire décent, et si on en perd un, notre train de vie sera forcément impacté".
Si on perd un contrat, et si le complément versé par Pôle Emploi baisse, on sera forcément impactées, et certaines risquent de quitter le métier - Emilie Ferbos, assistante maternelle à Gradignan;
Pour elle, cette réforme montre le peu de considération pour leur métier. "On a beaucoup de contraintes, on n'est pas sur le canapé à attendre, alors que les enfants sont couchés ou dans le parc, il faut les occuper, respecter le rythme de chacun des enfants. Cela demande un engagement personnel, nous pouvons avoir des gardes tôt le matin, tard le soir ou le samedi. Il y a le ménage à faire le dimanche, c'est beaucoup de travail."
Une profession qui risque d'être encore plus précarisée
Cette profession est souvent exercée par des femmes seules, pour qui c'est le seul revenu, d'où les inquiétudes. "Déjà que beaucoup d'assistantes maternelles abandonnent dans certains secteurs, car les contrats sont difficiles à trouver, si on nous rajoute des contraintes, notre métier est en péril. Nous sommes un mode de garde complémentaire des crèches, et si beaucoup d'entre nous renoncent, cela risque de poser des problèmes aux parents."
La réforme vise en fait tous les salariés multi-employeurs, comme les femmes de ménage ou les auxiliaires de vie. Il y a en France 330.000 assistantes maternelles agréées, dont 11.000 en Gironde. Un tiers d'entre elles au total bénéficieraient de cette Allocation de Retour à l'Emploi.
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