Au Rozel, les archéologues jouent la montre face à la mer
Depuis 2012, tous les étés, une équipe d’archéologues s’installe sur la dune de la plage du Pou près de Rozel. Ils découvrent les restes fossilisés d’un camp de chasse et de cueillette vieux de 115.000 ans. Des trésors historiques et des découvertes très importantes que la mer qui grimpe pourrait balayer à tout instant.

Il suffirait d’une grosse tempête pour détruire les restes de ce camp de chasse et de cueillette vieux de 115.000 ans , où les hommes de Neandertal s’installaient six mois de l’année. D’ailleurs c’est arrivé l’an dernier. Entre la nuit du 31 décembre 2013 et celle du 1er janvier 2014, une simple marée a emporté une grosse partie de la dune, et avec elle, des trésors peut-être inestimables. Car sous le sable de la plage du Pou, l’équipe d’archéologues fait de grandes découvertes.
Des pas de bébés
Du coup, les chercheurs mettent le turbo à chaque campagne de fouille. D’abord, ils creusent au pinceau trois mois par an quand un chantier classique dure seulement un mois et demi en général. Et depuis 2012, ils ont déterrés déjà six niveaux de fouilles et pas moins de 20.000 objets ou empreintes de pas . Y compris des pas de bébés. Découverte importante puisque jusqu’ici, les spécialistes pensaient que seuls les adultes s’installaient dans ces camps temporaires de chasse et de cueillette l’hiver, et pas toute la communauté.
Des crottes humaines fossilisées
Grâce aux ossements d’animaux découverts pendant ces fouilles manchoises, on sait maintenant, aussi, que nos ancêtres chassaient le cerf, le cheval et le bœuf sauvage . La preuve, les archéologues ont retrouvés des os proprement nettoyés. En revanche, on ne sait pas encore quels genres de plantes cueillaient les hommes de Neandertal. Mais les chercheurs du Rozel nous donneront bientôt la réponse. Ils ont découvert récemment des crottes humaines fossilisées. L’analyse des sédiments à l’intérieur, nous dira bientôt ce qu’ils mangeaient .
La mer attaque la dune par le bas et le vent par le haut
Des découvertes, des éléments de réponse aux questions des historiens qui auraient donc pu disparaître à jamais au fond de la mer 115.000 an plus tard. « On s’est rendu compte que l’érosion s’accélèrait au pied , se souvient Dominique Cliquet, directeur du chantier de fouille et conservateur à la DRAC, la direction régionale des affaires culturelle. *La mer d’abord emporte la base de la dune, et le vent, au dessus, emmène doucement le sable et fait tomber les restes du camp. Les niveaux archéologiques étaient en train de s’éroder et il fallait faire quelque chose. Soit on laissait faire et sachant maintenant les trésors que l’on a découvert, ça aurait été dramatique, soit on prenait les mesures conservatoires nécessaires et on lançait des fouilles en urgence. * »
**> ** Y ALLER : Les archéologues vont travailler sur le site jusqu’à la fin du mois d’août. Le public est autorisé.
Les objets, silex, ossements, moulures d’empreintes, sont visibles au muséum de Caen.
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