Avoir 20 ans en 2021 : "À cause du Covid, j'ai mis mes rêves de côté pour un projet plus viable"
À l'occasion d'une journée spéciale ce mercredi, France Bleu a donné la parole à trois jeunes Sarthois sur la façon dont ils voient l'avenir sur fond de pandémie mondiale : Léo, 18 ans, Orlane, 21 ans et Bastien, 21 ans, racontent leurs galères et leurs espoirs.
"C'est dur d'avoir 20 ans en 2020", a déclaré Emmanuel Macron, lors d'une interview le 14 octobre dernier. À l'occasion d'une journée spéciale ce mercredi, France Bleu a décidé de donner la parole à ces jeunes, privés de fêtes, de cours et à l'avenir professionnel incertain.
À Fresnay-sur-Sarthe, à une quarantaine de kilomètres du Mans, Léo, Orlane et Bastien nous racontent comment ils voient l'avenir et ce que le Covid-19 a changé dans leur vie.
Je garde ce rêve dans un coin de ma tête.
Léo, 18 ans, a vu ses rêves brisés par le Covid. Le jeune homme a loupé de peu son bac à la session 2020, c'est-à-dire après avoir pas mal décroché pendant le premier confinement : "Entre la console et le devoir de philo, c'était compliqué de résister !" Léo a dédramatisé car il n'est pas nécessaire d'avoir le bac pour la formation qu'il visait, à savoir une école qui lui permettrait d'accomplir son rêve : devenir vendeur dans un magasin de musique. Avant la pandémie, ce fan d'Iron Maiden était guitariste dans un groupe de rock. Tous ses concerts ont été annulés.
Léo, 18 ans, renonce à devenir vendeur dans un magasin de musique pour un métier plus stable
Pour se payer son école, Léo avait prévu de se trouver un job et d'économiser pendant un an. Sauf que pas de petit job à cause de la pandémie. Enfermé, Léo a cogité. Il lui a bien fallu se rendre à l'évidence : "Les boutiques de musique prennent cher en ce moment, je me suis dit que mon projet n'était pas très viable." À la place, le mélomane s'est trouvé un contrat pro pour devenir magasinier en grande surface : "Je garde ce rêve dans un coin de ma tête, mais je ne vais pas le faire tout de suite."
Mon souhait ? Avoir mon autonomie !
Orlane, 21 ans, travaillait en CDI dans un fast-food avant le début de la pandémie. Avec le confinement, ça c'est arrêté. Aujourd'hui, elle attend une réponse d'un restaurant. Le Covid a bouleversé sa vie et ses projets : "C'est compliqué parce qu'on a besoin de sortir, de voir nos amis et non ! Parce qu'avec le Covid, on n'a plus de vie, on est enfermé dans nos chambres, on fait rien !"
Orlane, 21 ans, reconnaît que son caractère a changé sous l'effet du confinement
La jeune femme reconnaît que le confinement l'a changée : "Je suis beaucoup plus posée, je me donne à fond pour aider ma mère à la maison et être plus présente pour mon petit frère et ma petite sœur, ce que je n'étais pas avant." Et de formuler un souhait pour l'avenir : "Avoir mon autonomie et être bien, j'ose pas dire heureuse mais un peu quand même."
De devoir juste se faire coucou, c'est galère un peu !
Pour Bastien, 21 ans, pas facile non plus de trouver du travail. Mais le garçon ne se plaint pas. Finalement, ce qui a le plus changé dans sa vie, c'est la raréfaction des contacts physiques : "C'est de plus en plus rare de se faire la bise !" C'est moins grave quand il s'agit de ses copains filles ou garçons mais ça le peine davantage quand il s'agit de ses proches, surtout ses grands-parents : "De devoir juste se faire coucou, c'est galère un peu ! J'ai pu passer les fêtes avec mes grands-parents du côté de mon père, mais sans se faire la bise ! Mais pas du côté de ma mère, parce qu'on était trop nombreux. C'était la première année où on ne l'a pas fait avec eux."
Le manque de contact physique, c'est ce qui déplaît le plus à Bastien, 21 ans
Bastien assure qu'il est solide et qu'il s'en remettra. Il est moins sûr en ce qui concerne ses grands-parents.