Bigorre : les salariés de l'APF estiment être les grands oubliés du Ségur de la santé
Les salariés de l'Association des paralysés de France ont manifesté devant la maison d'accueil spécialisée d'Azun, à Arrens-Marsous, ce mardi, à l'appel de la CGT. Les aides-soignants ne sont pas éligibles à la prime dont bénéficient leurs collègues du secteur public.
"Si aujourd'hui je vais travailler en Ehpad, j'ai 183 euros net par mois en plus. Il est là le problème", affirme Isabelle, salariée de l'Association des paralysés de France (APF). Une cinquantaine de soignants de l'APF ont fait grève à Arrens-Marsous, ce mardi, à l'appel de la CGT. Ils protestent parce qu'ils ne sont pas éligibles à la prime dont bénéficient leurs collègues dans les hôpitaux et Ehpad, issue du Ségur de la Santé. À compétence égale, "qu'on soit aide-soignant, aide médico-psychologique (AMP) ou accompagnant éducatif et social (AES), en fonction de là où on travaille, on n'est pas payés pareil", résume la salariée.
Une salariée de l'Association des paralysés de France des Hautes-Pyrénées craint que le secteur n'attire plus personne, surtout dans un établissement de montagne.
Sept départs de la maison d'accueil d'Azun
D'ici septembre prochain, sept personnes quitteront la maison d'accueil spécialisée d'Azun pour se reconvertir ou aller travailler en Ehpad, "là où elles auront la paie qu'elles méritent", explique Sabine. Pourtant, les maisons d'accueil spécialisées d'APF souffrent déjà du sous-effectif. Ce qui a des conséquences concrètes pour les patients, à qui elles ne peuvent dédier toute l'attention qu'elles aimeraient.
L'annonce de l'augmentation des salaires des soignants du service public ne va rien arranger, selon elle. "À Argelès, à la maison de retraite, les aides-soignantes et les AMP sont mieux payés que nous", affirme Sabine. "Nous, on est vraiment excentrés de tout et il faut pouvoir monter jusqu'à Arrens. Donc la route et la paie à la fin du mois : le choix est vite fait", se désole-t-elle.