Bordeaux : après l'incendie du squat quai Deschamps, l'avenir des Sahraouis reste incertain
La préfecture de Gironde a ouvert depuis mercredi une centaine de places en hébergement d'urgence au gymnase Thiers à Bordeaux pour accueillir des Sahraouis, après l'incendie qui a ravagé une partie du squat quai Deschamps mardi soir. Pour l'instant, ils sont peu à y passer la nuit.
La police a démantelé ce vendredi matin un campement de Sahraouis au parc des Angéliques rive droite à Bordeaux à la demande du maire Alain Juppé. Une centaine d'entre eux y avaient installé leurs tentes après l'incendie qui a ravagé une partie du squat quai Deschamps mardi soir. Dans l'urgence, la préfecture de Gironde a ouvert depuis mercredi une centaine de lits au gymnase Thiers pour les accueillir, mais seulement quelques dizaines de personnes ont accepté d'y dormir pour l'instant.
"Certains jeunes n'ont plus rien"
"Certains ont peur de quitter leur lieu et d'avoir perdu leurs affaires, de changer d'environnement. On ne peut pas les forcer à venir, ce sont eux qui prennent leur propres décisions" explique Kévin Marascalchi, bénévole pour la Croix-Rouge au gymnase Thiers.
Les affaires restantes, des cartons et des valises principalement de vêtements, sont entassées contre un mur du gymnase.

"Une quarantaine de jeunes vivaient dans la partie incendiée, ils n'ont plus rien" — Ahmed Baba, demandeur d'asile
"Le premier jour on nous a laissé deux ou trois heures pour aller chercher des manteaux et des affaires mais ce n'était pas suffisant pour tout récupérer, raconte Ahmed Baba, 26 ans, demandeur d'asile. _Il y a des personnes qui ont laissé leurs documents_, leur carte bancaire, de transport ou leur carte d'assurance maladie."

Une quarantaine de demandes d'hébergement
La préfecture pourrait prolonger la semaine prochaine l'ouverture de la centaine de lits au gymnase Thiers. D'ores et déjà une quarantaine de Sahraouis ont fait une demande d'hébergement auprès de l'OFII, l'accueil des demandeurs d'asile. Ils espèrent ensuite être redirigés vers vers des CADA (centre d'accueil pour demandeurs d'asile) ou des CAO (centre d'accueil et d'orientation) selon leur situation.