Bordeaux : sanctuariser le centre-ville pendant les manifestations n'est pas la solution selon la préfecture
La préfecture de Gironde a fait le bilan, ce lundi, du dispositif de sécurité, mis en place ce week-end à Bordeaux pour encadrer la mobilisation contre la loi de sécurité globale. Plusieurs magasins ont été dégradés mais une sanctuarisation du centre-ville n'est pour le moment pas envisagée.
Après la Marche des libertés, qui a réuni près de douze mille personnes à Bordeaux ce week-end, la préfecture de Gironde a fait un point ce lundi sur le dispositif mis en place pour encadrer le cortège. Au cours du défilé, plusieurs magasins ont été saccagés par des individus. Le président de la Ronde des quartiers, représentant des commerçants, souhaite qu'à l'avenir les manifestations contournent le centre-ville.
Sanctuariser les rues commerçantes "n'est pas une solution envisagée"
Mettre sous cloche une partie du centre-ville de Bordeaux pour protéger les commerces des dégradations pendant les manifestations ne semble pas être dans les petits papiers de la préfecture. "Délimiter une zone vraiment fermée, comme la rue Sainte-Catherine par exemple, ce serait trop compliqué. Il y a 26 points d'entrée vers cette rue, donc il serait difficile de contrôler tout le monde et de différencier un casseur d'un client" estime la préfète, Fabienne Buccio. La préfecture rappelle d'ailleurs qu'un arrêté avait été pris ce samedi pour interdire l'hyper centre.
De plus, sanctuariser les rues commerçantes pendant les manifestations peut créer l'effet inverse et faire fuir la clientèle selon, Patrick Mairesse, le directeur départemental de la sécurité publique. "Trop sanctuariser ou pas assez, peut dans tous les cas gêner le commerce, c'est un équilibre difficile à trouver".
Pas de solution miracle
Lors de la Marche des libertés ce samedi 28 novembre à Bordeaux, près de douze mille personnes se sont mobilisées. Lorsque les débordements ont éclaté, les forces de l'ordre ont dû "cisailler" la manifestation pour éviter que la situation s'envenime. "C'est une décision risquée, mais sur le moment c'était la bonne décision pour contenir les exactions de certains individus" explique Patrick Mairesse. "Il n'y a pas de solution miracle" ajoute t-il avant de préciser que les services de la préfecture font du sur-mesure avant chaque manifestation, pour encadrer au mieux l'événement.