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"C'est le blocus" : la situation aux Antilles vue de Dordogne
Depuis quelques jours, des scènes de violence éclatent aux Antilles. Un Périgourdin qui vit en Guadeloupe et un Martiniquais de passage en Dordogne nous racontent.

Depuis quelques jours, des images de barrages, d'incendies et d'émeutes tournent en boucle sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux. Un mouvement de révolte est né en Guadeloupe, puis s'est étendu à la Martinique. Au départ, les Antillais dénoncent l'obligation vaccinale mais ils manifestent plus largement contre le coût de la vie et la hausse du prix des carburants. Un Périgourdin installé en Guadeloupe ainsi qu'un Martiniquais de passage en Dordogne nous racontent.
Guadeloupe : "La meilleure des choses, c'est de rester chez soi"
Originaire de Ribérac, Eric Ambal est installé en Guadeloupe depuis cinq ans. Il vit en périphérie de Basse-Terre, le chef lieu de l'île.
"C'est le blocus, donc les barrages au milieu de la route. Filtrants pour certains, et d'autres, impénétrables. C'est-à-dire que même les secours ne peuvent pas passer. Sur certains barrages, ceux qui veulent forcer c'est caillassage. Ma femme qui est directrice a du fermer son école, je suis artisan et je ne prends pas le risque de traverser les barrages. S'il y a des tirs, malheureusement, il peut y avoir une balle perdue. Il peut y avoir un jeune qui se loupe et qui tape quelqu'un qui n'a rien à voir avec la manifestation. C'est pour cela d'ailleurs que je reste chez moi, que je ne m'approche pas des barrages. J'y suis descendu samedi parce que c'était le tout début, on voyait de grosses fumées noires, on brûlait des pneus. Mais on y est restés 10 minutes, et on est remontés. La meilleure des choses pour rester en sécurité, c'est de rester chez soi je pense. Forcément, il y a deux, trois courses à faire mais on a la chance d'avoir des petites boutiques près de notre domicile donc on ne va pas prendre de risque. On paye peut-être un euro de plus sur certains articles, mais on ne prend pas de risque. Il n'y a plus qu'à patienter, il n'y a que ça à faire... "
Martinique : "On est déconnectés de la métropole"
Cédric Bironneau est martiniquais. Il habite dans la périphérie de Fort-de-France, chef-lieu de la Martinique. Depuis un mois, il est en visite en Dordogne, à Chancelade. Sa femme et ses enfants sont sur place, il les appelle chaque jour.
"Ils ont installé des barrages routiers, ma femme est obligée de faire du télétravail et mes enfants ne peuvent plus aller à l'école. On ne comprend pas pourquoi les gens ne voient pas la réalité des choses. Ils s'informent peu, et chez nous, en Martinique, c'est tout le temps des "on dit". 70 % de la population pense que "c'est la France qui fait exprès de nous rendre comme des esclaves", alors que c'est complètement faux ! Les gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Alors c'est parti du pass sanitaire, et ça, ça a mis le feu aux poudres notamment parce qu'historiquement, l'obligation fait penser à l'esclavage, et est donc très difficile à accepter. Mais de toute façon à l'origine, on savait déjà qu'il y avait d'autres problèmes comme les salaires, les problèmes de la vie chère... Il y a tellement de problèmes, tout simplement parce que nous sommes une île qui est quand même à 7800 kilomètres de la France ! Donc on est déconnectés de la métropole. C'est la France sans être la France, on ne vit pas pareil. Et ça aussi il faut le comprendre. Ce qui se passe en Martinique n'a rien à voir avec la Guadeloupe. Ça ne va pas durer, des blocages on en a souvent, ça devient coutumier. L'Antillais, très vite, la colère va le monter. Mais elle va aussi retomber aussi vite."
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