"C'est quasiment impossible à tenir", les festivals du Poitou inquiets après les annonces du gouvernement
Les festivals d'été pourront avoir lieu mais la ministre de la culture limite pour le moment la jauge à 5.000 spectateurs qui devront rester assis. Pour les festivals poitevins, faire avec ces mesures sanitaires ne sera pas facile.
Pour les festivals de l'été, le verdict est tombé ce jeudi 18 février. La jauge sera limitée à 5.000 spectateurs qui devront rester assis et en plein air. La ministre de la culture Roselyne Bachelot a rencontré les représentants des festivals et le syndicat des musiques actuelles.
Si certains s'attendaient à une jauge réduite, rendre obligatoire la station assise pour les spectateurs est inconcevable pour Hervé Bernardeau, directeur du festival au Fil du son. "Tout ça me semble extrêmement compliqué à tenir. Sauf à mettre un gendarme à chaque chaise", s'étonne-t-il.
"Techniquement on se demande déjà comment on va trouver 5.000 chaises et puis il suffit qu'on ait un peu d'eau pour que ça soit encore plus compliqué. C'est quasiment impossible à tenir." Tryo ou encore Vald sont à l'affiche du festival Au fil du son à Civray cette année prévu du 29 au 31 juillet.
"J'ai l'impression que ces gens là n'ont jamais été en festival", poursuit Hervé Bernardeau qui pose aussi la question de l'hébergement. "Quelles règles sanitaires dans le camping ?" demande-t-il notamment. "Il faudrait mieux qu'on annule, on refait une année blanche, plutôt que de remettre des règles impossible à tenir."
Pour Pierre Descamp, le programmateur de la Voix du rock à Couhé dans la Vienne prévu les 4 et 5 juin prochain, "certains festivals ne vont pas s'en remettre." Selon lui ces règles vont à l'encontre de l'essence même des festivals, "le festivalier est un animal social. Il ne peut pas rester assis, surtout dans un concert de rock."
30 millions d'euros d'aides pour le secteur
Si son festival est petit et que les pertes économiques seront moins importantes, il s'inquiète pour les bénévoles. "On a 200 bénévoles et on a peur qu'ils se démobilisent et abandonnent." A l'affiche de son festival, s'il a lieu, il y aura Cali, Mass Hysteria, Gauvin Sers ou Dagoba.
La ministre promet 30 millions d'euros d'aides pour compenser les pertes et pour soutenir les festivals qui préfèrent tout annuler mais cela ne suffira pas selon les organisateurs poitevins.
Des festivals essentiels aussi pour les artistes et l'industrie de la musique. "Si la voix du rock n'existe pas cette année, on essaiera de se réinventer en soutien à ce milieu là", promet Pierre Descamp.