"Ça devient urgent" : une formation pour ambulancier lancée dans l'Indre
C'est un métier en tension qui manque de candidats. Une formation pour trouver des ambulanciers est donc lancée dans l'Indre, à l'initiative de la région Centre-Val de Loire.
La crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 a un peu plus encore montré le rôle essentiel des ambulanciers. Mais c'est un métier en tension depuis de très nombreuses années et particulièrement dans l'Indre. "Ça fait 20 ans que je fais ce métier. C'est une zone sinistrée. On est en réel manque de diplômés, ça devient urgent", alerte Manuel Paillier, gérant des ambulances ABSD dans l'Indre.
Former des candidats dans l'Indre pour qu'ils travaillent dans le département
Un constat partagé par ses collègues d'autres sociétés. Voilà pourquoi la région Centre-Val de Loire a souhaité mettre en place une formation pour ambulancier dans l'Indre. 20 personnes suivront ce cursus à partir du mois de mai pour une obtention de diplôme prévue en janvier 2022. "On sait qu'il faut former au plus près du territoire pour que les gens évitent de se déplacer", souligne Christian Menzato, des ambulances Métivier, à Valençay.
Actuellement, il faut se rendre à Poitiers, Tours ou encore Orléans. Il n'existe pas une telle formation en Berry. "Les candidats de l'Indre vont dans d'autres départements pour suivre une formation. Et souvent, ils trouvent du travail directement là-bas", confirme Hélène Bonnaud, coordinatrice des Instituts de formation de Châteauroux-Le Blanc. Une réunion d'information sera organisée pour les candidats intéressés le lundi 15 mars à l'Ifas de Châteauroux.
Un métier en très forte tension dans l'Indre
Dans l'idéal, il faudrait 150 ambulanciers de plus dans l'Indre. C'est dire à quel point le métier manque de candidats. Les conditions de travail rebutent souvent les intéressés. "Ambulancier, c'est difficile parce qu'on travaille 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. C'est un métier qui use, il y a un gros turnover", admet Christian Menzato. "On a besoin de pouvoir régénérer nos équipes et trouver des ressources prêtes à faire don de leur personne", ajoute-t-il.
Plus on aura de gens formés et mieux ce sera pour le bien des patients"
Car au final, c'est la prise en charge du patient qui en dépend. "On peut avoir une perte de chance pour les patients dans l'extrême urgence. Quand on est exténué, épuisé, fatigué, on n'est plus présent pour l'autre. Quand on a deux personnes formées pour intervenir dans l'urgence, c'est mieux que d'en avoir une seule", conclut Christian Menzato.