Challans : plus de 50 fidèles dans l'église pour célébrer la messe
Alors que la règle des 30 personnes maximum dans les lieux de culte est en vigueur ce week-end, plus de cinquante fidèles ont assisté, ce dimanche, à la messe de 11 heures à Challans en Vendée. Pour l'abbé Jean Bondu, cette jauge n'est pas cohérente.
Après quatre semaines d'interdiction, les cérémonies religieuses ont repris ce week-end en France. Avec une règle : 30 personnes maximum dans le lieu de culte. À Challans en Vendée, la jauge a été largement dépassée ce dimanche 29 novembre.
Pour éviter un trop grand nombre de fidèles, la paroisse Saint-Martin-de-la-Rive de Challans avait fait le choix du multiplier le nombre de messe. "Habituellement le dimanche, il y a une messe à 11 heures dans l'église de Challans, explique l'abbé Jean Bondu. Nous en avons ajouté deux, à 9 h 30 et 18 heures, car nous sommes soumis au nombre de trente."
Une jauge "cocasse"
À la fin de la première messe vers 10 h 20, les chrétiens sortent en nombre. Étaient-ils plus de trente ? "Je ne suis pas à la messe pour compter le nombre de personnes", rigole Édouard, un fidèle. Une chose est sûre, au moment de lancer la messe de 11 heures, plus de 50 fidèles occupent les bancs de l'édifice.
L'abbé Bondu se refusait de compter le nombre de fidèles à l'entrée. "La règle des trente personnes est cocasse, s'amuse-t-il. Elle s'entend pour une petite église, mais pour une église comme Challans qui peut accueillir 600 à 700 personnes, c'est ridicule." Pour lui, le gouvernement doit élargir la jauge au capacité d'accueil de chaque église.
"Quand je vois plus de trente personnes dans des magasins plus petits qu'une église, je ne comprends pas, raconte Marie, une jeune fidèle qui assiste à la messe de 11 heures. Il y a peut-être plus de trente personnes, mais il y a aussi des familles qui vivent ensemble. Ça ne rentre pas dans le comptage mais tant que la distanciation est respectée, je ne vois pas où est le problème." Une fidèle qui était prête à payer une amende de 135 euros si jamais un contrôle avait eu lieu. "Je resterai, affirme-t-elle. On a besoin de nos messes, de la présence de Dieu."
Le Conseil d'État ordonne au gouvernement de revoir sa copie
Pendant que les cérémonies se tenaient ce dimanche en France, le Conseil d'État a ordonné au gouvernement de revoir la jauge de 30 personnes. "Nous pouvons nous réjouir de la décision du Conseil d’État qui annule la limitation à 30 personnes, a réagi Monseigneur Jacolin, évêque de Luçon. La participation aux célébrations cultuelles, non seulement pour le bien des fidèles, mais aussi pour le bien de tous ceux qui sont attachées aux principes fondamentaux de la démocratie, principes dont fait partie la liberté de culte."
À 18 heures, le président de la Confédération des évêques de France sera reçu par le Premier ministre Jean Castex.