Heure d'hiver : une jeune horlogère niçoise règle des centaines de montres à chaque changement d'heure

Dans sa boutique du centre ville de Nice, A l'heure d’Émilie , une jeune horlogère s'apprête régler la nouvelle heure sur des centaines de montres. Passionnée par les mécanismes ingénieux des montres ou des horloges, Émilie fait face à ce surplus de travail avec enthousiasme et détermination.  

ⓘ Publicité

je vais toutes les remettre à l'heure, sinon mes clients vont récupérer leur montre qui n'est pas à l'heure.  

En plus des montres qui lui ont été confiées elle doit aussi régler celles qu'elle vend en boutique. Impossible de laisser partir une montre indiquant la mauvaise heure! Mais si cela peut paraitre facile pour certaines montres, en réalité ce n'est pas toujours simple. Parfois "les remontoirs sont tellement petits qu'on a du mal à les mettre à l'heure". Pour d'autres mécanismes, le client a tout simplement oublié comment faire.

Alors Émilie le fait pour eux et il arrive (rarement!) qu'elle ne sache pas comment faire. Alors elle cherche. Elle se renseigne parfois, mais elle trouve toujours. A peine âgée de 26 ans elle pratique cette passion depuis 10 ans déjà. Elle sait à quel point ses clients peuvent s'attacher à des montres. Cela peut venir de la valeur sentimentale ou marchande des tocantes, parfois léguées par des aïeux. Conséquence de cet attachement, certains clients viennent la voir tous les six mois, au moment du changement d'heure précisément.

Le changement d'heure revient tous les six mois certains clients  aussi

"J'ai même des clients qui ne viennent que pour le changement d'hiver, une fois par an", ça veut dire qu'il y a des "client d'été ou d'hiver". Comme beaucoup d'azuréens, ses clients  hésitent à avancer ou à reculer l'heure, malgré le rituel instauré 2 fois par an depuis 45 ans, pour économiser de l'énergie. 

"Certains clients possèdent 2 montres" nous dit encore Émilie avec un grand sourire. Une façon d'être toujours ponctuels sans trop se soucier du changement d'heure. Pour l'anecdote, à la façon des cordonniers, Émilie nous confie que très souvent les horlogers sont d'une grande ponctualité avec les clients notamment pour rendre les travaux finis, mais que ces mêmes horlogers sont connus pour être d'incorrigibles retardataires...

Quant au changement d'heure, Émilie a bien hésité, car il a été question de supprimer cette pratique qui a cours sur la Côte d'Azur comme partout ailleurs sur le vieux continent. Suite à un vote au parlement Européen, une mesure censée harmoniser les pratiques aurait du mettre fin à ce rituel de changement d'heure. Mais tout a été suspendu en raison de l’épidémie de coronavirus. On continue donc à changer l'heure comme tous les six mois depuis 1976, et Émilie à remonter ses chers mécanismes d'horlogerie.