Compteurs Linky : les opposants manifestent à Rennes
Le déploiement de ce nouveau compteur intelligent a commencé en début d'année, et durera pendant deux ans. Selon Enedis, il doit permettre de mieux cerner la consommation d'énergie, pour la diminuer. Mais pour les opposants, il y a des risques réels d'atteinte à la santé et à la vie privée.

Tract en main, autocollant bien fixé sur sa veste, Michel Noyer informe les gens sur le compteur Linky. Ils sont une cinquantaine avec lui, au marché des Lices, ou sur la place de la République. Dans leurs mains, une pétition contre ce compteur grossit petit à petit : "le but c'est d'arriver, au moins dans un premier temps, à ce que les gens qui ne veulent pas de ce compteur puissent dire non", explique-t-il. En effet, selon l'UFC Que Choisir, "le client ne peut pas s’opposer à l’installation du nouveau compteur". "Si l'on est plusieurs centaines à râler, ils vont bien se rendre compte que ce n'est pas un phénomène marginal" espère Michel.

Ce qui l'effraie, c'est la transmission à Enedis d'informations sur sa consommation d'énergie. L'opérateur promet grâce à cela un meilleur calcul et des économies d'énergie. Mais sur le marché, beaucoup de passants sont renseignés et sceptiques. C'est le cas d'Arnaud. Lui il en a marre de ces petites intrusions du commercial dans le quotidien : "les démarchages commerciaux, les mails intempestifs qui pourrissent nos boîtes mail et font chauffer les data-center", égrène-t-il, "ERDF n'a pas à savoir au jour le jour ce que je consomme, demain on va me demander pourquoi et comment je tire la chasse d'eau donc ça je ne supporte pas".
C'est aussi contre cela que s'insurgent les collectifs stop Linky. Ce n'est pas qu'un compteur, c'est presque un choix de société, pour Michel Noyer : "une ingénieure en électronique me disait tout à l'heure que si je refusais cela, il fallait que je refuse en bloc la société du numérique", s'étrangle-t-il, "d'un autre côté on se laisse peu à peu endormir et on n'a plus aucune marge de manœuvre sur ce que l'on veut consommer".
Malgré ses efforts, la technologie est en marche, près de 4 millions de compteurs ont déjà été posés.