Consentement à la vaccination en EHPAD, un choix "difficile" pour ces tuteurs légaux lorrains
Le CHRU de Nancy l'assure : les vaccinations des résidents d'EHPAD devraient commencer dès la semaine prochaine en Meurthe-et-Moselle. Mais les injections devront se faire avec le consentement des pensionnaires, ou de leurs tuteurs légaux. Une décision difficile pour certains enfants de résidents.
Si les maisons de retraite ne savent pas encore grand-chose de l'organisation de la vaccination pour l'instant, certains EHPAD de Meurthe-et-Moselle commencent à prendre la température des résidents et de leurs familles, pour savoir s'ils seraient favorables ou non à cette injection.
Pour les pensionnaires qui n'ont plus les capacités cognitives, les tuteurs légaux sont chargés de décider à leur place. C'est le cas de Chantal Billant. Cette habitante de Villers-Clairlieu, près de Nancy, doit choisir pour sa mère, Paulette, âgée de 92 ans. Cette résidente a développé beaucoup de pathologies, et notamment une démence vasculaire. "C'est à nous que revient la lourde responsabilité de décider en fonction de critères qu'on n'a quasiment pas, grince Chantal Billant. On a l'impression que tout nous échappe."
J'ai l'impression qu'on va tous jouer aux apprentis sorciers" - Chantal Billant
Opposée à la vaccination, Chantal Billant a tout de même tenté de consulter sa mère. "On lui a dit qu'il y avait un vaccin qui est censé protéger les personnes âgées mais qu'on ne savait rien actuellement des effets secondaires. Elle nous a dit que celui qui entrait avec une piqûre dans sa chambre, elle lui jetterait un seau d'eau !" Pour Paulette, donc, c'est niet. "On n'a pas peur des vaccins en général, moi j'ai fait vacciner mes filles. On a peur de ce vaccin", résume Chantal Billant.
Comment lever les résistances ? Claire-Marie Le Monnier s'attend à un travail long et difficile. Elle gère l'EHPAD de Colombey les Belles."L'idée c'est de pouvoir rencontrer chaque personne âgée, de manière à pouvoir en parler et essayer d'arriver à un consensus."