Contrôle facial à l’entrée des lycées, la Cnil dit non
La Commission nationale informatique et libertés a rendu un avis défavorable au projet de la région Paca qui souhaitait mettre en place un système de comparaison facial à l’entrée de deux lycées. Renaud Muselier, le président de la Région, a annoncé qu’il allait déposer une nouvelle demande.

La reconnaissance faciale pour contrôler les élèves à l’entrée des lycées, c’est non ! La Cnil, la Commission nationale informatique et libertés, a rendu un avis défavorable, ce mardi, au projet de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Son président, Renaud Muselier souhaitait expérimenter un dispositif de comparaison faciale. Le concept : l’élève porte un badge contenant son identité que doit confirmer une caméra filmant son visage.
Deux établissements étaient concernés. Le lycée Les Eucalyptus à Nice et le lycée Ampère, dans le Xe arrondissement de Marseille. La comparaison faciale ne sera donc pas pour tout de suite. Avec cette décision, la Cnil "place la sécurité des élèves en dessous de son idéologie poussiéreuse", a réagi sur Twitter Renaud Muselier, attaché à ce projet à l’heure de la menace terroriste.
Un dispositif qui divise
En tout cas, ce projet divise les enseignants, les parents et les élèves. "Je comprends cette initiative car il est assez facile de rentrer dans un lycée. Il y a des personnes qui entrent avec des grands instruments et il peut y avoir n’importe quoi dedans", lâche une élève. La Région envisageait de mener cette expérimentation avec des lycéens volontaires. Une prudence qui plait à Elizabeth, mère de famille qui ne comprend pas la décision de la Cnil :
"Qu’elle ait rendu un avis défavorable, c’est inadmissible. Ça aurait été bien qu’il y ait des contrôles de ce type. C’est pour garantir la sécurité des enfants".
Professeur de maths de 30 ans dans un lycée marseillais, David, lui, estime que cette comparaison faciale n’aurait aucune efficacité : "Si quelqu’un est vraiment déterminé à entrer dans un établissement, il rentrera", lâche-t-il.
Une nouvelle demande
De son côté, la région Paca devrait, selon les mots de son président, déposer "très rapidement" une nouvelle demande sur le bureau de la Cnil. Pour Georges Leonetti, vice-président délégué à l’Éducation, il en va de la responsabilité de la Région de renforcer la sécurité des élèves dans un contexte de menace terroriste :
Interview avec Georges Leonetti, vice-président de la Région Paca délégué de l'Education